Salle commune du Blue Moon

Admin MJ Humeur : The End is near

Salle commune assez cosy où les résidents du Blue Moon viennent parfois se reposer. Elle se trouve juste à côté des antichambres, ce qui signifie que pour aller dans sa chambre, il faut passer par cette salle.

Charlie est installée sur l'un des fauteuils, l'œil morne tandis qu'elle parcourt distraitement les pages d'un livre laissé ici. Elle n'a d'ailleurs même pas saisit le sujet de ce dernier tant il ne sert à rien d'autre qu'à occuper ses mains et son esprit. L'œil morne donc, renforcé par son maquillage toujours aussi sombre, Charlie s'ennuie profondément et regrette d'être restée ici aujourd'hui alors que le monde l'attend dehors.

Quelle erreur de la part de la joueuse anglo-saxone! S’enfermer ainsi sans but et lire un livre sans intérêt. Heureusement pour elle de la distraction vient d’arriver. Le bon vieux Koronti termine de visiter le bar et ses différentes salles, seulement celles qu’il n’a pas encore eu le temps ou l’envie de voir et il se retrouvera donc ici. Toujours vêtu d’un trois pièces impeccable, cigare allumé en bouche, il soufflera à son entrée, créant ainsi une petite masse de fumée qui le précèdera. Prenant quelques secondes pour observer les lieux, rien d’intéressant n’accroche son regard… Si l’on omet la rockeuse dont il a un vague souvenir, l’ayant brièvement vu lors de son arrivée au Blue Moon. Prenant le temps de la détailler, sa première apparence la catégorise punk à chien. Mais peut-être se trompe t’il, et il l’espère, ça serait bien d’avoir des alliés fiables au milieu de tous ces tocards. Toujours planté devant l’entrée, il tirera à nouveau sur son cigare avant de demander.

-C’est quoi ton délire à toi?

Quelle surprise de voir.. l'homme au cigare entrer soudainement dans la pièce. Relevant les yeux de son livre sans se tourner réellement vers son interlocuteur, Charlie l'observe de haut en bas avant de reposer ses yeux sur le livre inintéressant qui accompagnait jusqu'à présent ce doux moment d'ennui. En réalité elle n'était pas mécontente de voir apparaître quelqu'un, et presque heureuse que ça ne soit pas l'un des moustiques arrivés en même temps qu'elle au Blue Moon. Ils avaient l'air gentil, évidemment, mais ils posaient trop de questions, leur énergie était fatigante. Ca n'avait pas l'air l'un des défauts de l'homme qui se tenait maintenant devant elle.

- Mon truc c'est de dire bonjour avant de poser des questions en général, qu'elle répond de sa voix traînante avant de fermer brusquement le livre qu'elle tenait.

Elle ne pouvait se retenir cette marque de sarcasme, après tout c'était l'un des traits qui la caractérisait le mieux. Après une inspiration, elle se laissera tomber au fond du fauteuil pour se tourner totalement vers le K cette fois, attendant sa réaction.

Le K soufflera du nez à la réponse de la rockeuse avant de s’approcher pour s’installer dans l’un des sièges de la salle commune tout en disant.

-Bonsoir

Très simplement en tout simplicitude! Il prendra place dans l’un des sièges de la salle, idéalement en face de la rockeuse, c’est plus pratique pour parler. Croisant les jambes, il ajustera sa cravate et lissera ses manches négligemment tout en ajoutant.

-Et donc?

Au moins à t’il accéder à la requête de la jeune femme!

Charlie le regarde faire, navrée de le voir toujours vêtu de cet accoutrement certes plus que distingué, mais aussi et surtout très inconfortable. A son bonsoir elle répondra par un hochement de tête et demi-sourire amusé, et ce dernier disparaîtra rapidement pour ne laisser qu'un air de réflexion.

- Mon délire ? Le rock principalement mais t'as du le remarquer. J'aime bien l'agitation, le désordre. Rien de très sérieux en somme.

Le jaugeant du regard, elle lui renvoie la parole d'un léger signe de tête, comme pour le laisser répondre à sa propre question s'il en avait envie.

-Je vois. Je n’ai jamais trop aimé le rock, surtout le style vestimentaire qui l’accompagne. Peut-être peux-tu m’expliquer pourquoi tout ce noir ?

L’italien semble véritablement perplexe quand à ces choix de style. Là où la rockeuse voit le costume du K comme inconfortable, ce qu’il est certainement, Caesar voit le style de la rockeuse et des rockeurs et autres metalleux comme indigeste. Mais il répondra tout de même à l’interrogation muette de Charlie en disant.

-Je n’écoute guère de musique. Mon truc a moi c’est les affaires. Je suis marchand d’art et d’autres biens. Rien qui t’intéresses.

Conclura t’il avec un léger sourire. Au vu de son apparence les chances que la jeune femme connaisse quoi que ce soit à l’art, si l’on omet la musique, est de zéro.

- Oh ça ? questionne-t-elle en englobant d'un geste ses vêtements principalement noir. Certainement parce que toutes les autres couleurs étaient déjà prisent. Et parce qu'on fait peur aux vieux, tout en noir et avec notre soit disant musique de sauvage. Ils nous fichent la paix c'est pas si mal.

C'est vrai qu'habillée comme ça, elle avait moins de chance de se faire emmerder, à quelques exceptions près. En tout cas le commentaire de l'homme sur le rock et ce qui tourne autour ne semble même pas l'effleurer, considérant que chacun appréciait ce qu'il voulait et que chaque personne rejetant le rock avait simplement choisit le mauvais goût. Et ceux qui rejetaient sans connaître n'étaient rien de plus que des imposteurs. A son humble avis. Cette pensé la ferait presque sourire.

- Les affaires ? Au moins j'ai pas besoin de poser de questions sur ta tenue. Ton occupation l'explique d'elle-même.

Ils avaient beau ne voir aucun intérêt dans la tenue de l'autre, ils gardaient visiblement toujours sur eux la marque de ce qu'ils étaient, comme pour montrer fièrement leur appartenance à un groupe ou leur occupation quotidienne. Charlie en viendrait presque à comprendre ce choix inconfortable. Presque.

-Les vieux. Tu veux dire ceux qui ont inventés le rock?

Dira t’il lui-même plein de sarcasme. Et oui Jamie, après tout, le rock est apparu dans les années 50 ce qui signifie que ces même contemporains des créateurs du rock sont aujourd’hui des giga boomer, s’ils ne sont pas bientôt tous mort par ailleurs… Mais c’est une autre histoire! S’il y avait bien une constante, c’est que les vieux détestaient ce que les jeunes faisaient de ce qu’ils leurs léguaient et les jeunes abhorraient les vieux pour leurs rigidités. Dans tous les cas, l’italien garde son sourire, clairement amusé par les réponses de la jeune femme et ajoutera.

-Effectivement, je crains que s’habiller de cette manière soit une condition essentielle à mon travail. Tout comme il serait surprenant de voir un rockeur débarquer dans un concert habillé comme bob l’éponge ou un touriste allemand. Je ne sais même pas ce qui serait le pire.

Le combo claquette chaussette, signature des touristes allemands étant l’apothéose du mauvais goût. Plutôt mourir que d’un jour devenir comme ça. Enfin, dans tous les cas, le K s’éloignera du sujet actuel pour demander.

-Et que pense donc notre jeune rockeuse du Blue Moon, de ses habitants, de nos petits camarades et de toutes ces histoires de magie et de créatures fantastiques ?

- Ces vieux là son jeunes pour toujours à mon sens. Contrairement à d'autres.

Charlie, les lèvres pincés et l'air désolé, hausse les épaules en regardant l'italien qui n'avait malheureusement rien d'un rockeur. Il était clair que qu'il n'était pas bien vieux, mais il l'était plus qu'elle et c'était une raison suffisante pour lui faire ravaler ses paroles de la meilleure des manières. En tout cas elle conclura leur discussion l'œil malicieux.

- Le plus étrange serait peut-être que je monte sur scène dans ta tenue.

Rien de méchant là-dedans, une pointe de provocation seulement qu'elle abandonne rapidement pour répondre à la question suivante.

- La plupart des habitants me fatiguent d'avance. Quant aux... créatures, j'attends de voir. Mais tu dois avoir un avis plus intéressant, t'es arrivé avant moi après tout.

A vrai dire elle avait encore du mal à imaginer quel genre de créatures l'attendaient dehors. Si elle ne les avait jamais vu jusqu'à maintenant, pourquoi les verrait elle demain ? C'est une question qu'elle poserait probablement à Dante, ou à un autre membre du trio infernal.

L’italien soufflera à nouveau du nez, clairement amusé par le ton semi belliqueux semi moqueur de la jeune femme. Il ne semble vraiment pas en prendre ombrage, se contentant de crapoter son cigare tandis qu’elle parle. Il hochera la tête aux dires de la rockeuse sur le fait de se produire sur scène dans une tenue similaire et il se permettra d’ajouter, avec un léger sourire moqueur.

-Ce serait étrange en effet. Et, même si tu le voulais, tu ne pourrais pas. C’est du sur mesure fait en Italie, tu n’aurais pas les moyens.

Toujours est-il que malgré cette petite pique, il répondra ensuite sérieusement à la dernière partie de la réponse de Charlie.

-Je n’ai pas vraiment plus de retour que toi, je suis arrivé à peine avant toi. Dante semble avoir de la jugeote mais je n’arrive pas à lui faire confiance pour une raison ou une autre. Neith est une belle femme mais trop froide à mon goût, même si ça a son charme. A première vue, je dirais qu’elle est vierge. Je n’ai pas parlé à Prométhée. Quand aux créatures, si tu as rencontré Hephaistos et que c’est ce genre d’ennemis auquel on sera confronté, nos chances de vaincre seront de zéro, je le crains. Surtout aux vus de nos camarades. La moitié semble être soi des lâches soi des incompétents voir les deux. L’autre moitié, et bien, je réserve mon jugement.

- Je n'aurai qu'à voler le tient, répond elle du tac au tac, l'air de rien et sans le quitter des yeux.

Après tout Charlie pouvait bien porter ce qu'elle voulait, ce qu'elle avait dit précédemment était presque faux tant le rock émanait d'elle. C'était comme une seconde peau, alors elle s'imaginait déjà faire le show en costume trois pièces trop grand pour elle. L'image était belle il fallait l'avouer.

- Mais donne-moi donc cette adresse, vu le salaire que j'ai négocié d'ici quelques missions et concerts j'aurai largement assez. Je pourrai même te faire don d'un nouveau costume.

L'écoutant ensuite parler, elle reste plutôt inexpressive et ne montre réellement de l'intérêt que lorsqu'il évoque Héphaïstos et les autres recrues. Evidemment elle était plutôt d'accord avec les descriptions général du trio de l'enfer et n'estimait pas nécessaire d'en rajouter. La précision sur Neith cependant lui aura arraché un sourire.

- Héphaïstos ? Non je n'ai pas encore eu la chance de le croiser. En fait j'me demande de quel camp tu tiens. Les lâches ? Les fiers combattant ? J'avoue que pour l'instant je préfère partir en mission solo plutôt que d'être accompagnée par un seul de ces zigotos. La barmaid à l'air plus fiable que les autres, ça s'arrête là.

-Pas besoin de le voler, si tu demandes suffisamment gentiment, je t’en donnerais un.

Aura répondu l’italien avec le même sourire moqueur que précédemment. Toutefois il semble plus amusé qu’autre chose. Il conviendra, d’un hochement de tête, aux paroles de la femme sur le salaire. Au moins avait-elle eu la jugeote de négocier ce qui était un point positif à ses yeux. D’une poche de sa veste, il sortira deux cartes de visite qu’il tendra à la jeune femme en se penchant en avant tandis qu’il dit.

-Tiens. La première carte est la mienne. Si tu as besoin de me contacter, il y a mon numéro à l’arrière. La seconde est celle de mon tailleurs.

Comme expliqué par le K, la première carte arbore son nom ainsi que son poste et l’adresse de sa galerie d’art, à l’arrière un numéro de téléphone. La seconde carte est celle d’un tailleur renommé de Milan. Une fois qu’il aura passé les cartes à la rockeuse, il s’enfoncera confortablement dans son siège continuant à fumer en écoutant les dires de Charlie.

-Tu verras bien quel genre d’homme je suis lorsqu’on sera sur le terrain. Autant te faire ton propre avis n’est-ce pas? Tu as un bon instinct, j’ai pu travailler avec la barmaid par le passé, elle est fiable, relativement. Et j’ai fais exactement cette demande à Dante : celle de travailler seul dans l’idéal… Ouais finalement, je t’aime bien. Malgré ton style t’es certainement plus débrouillarde que la majorité des autres guignoles.

Entre le fait qu’elle juge les autres comme des incompétents, comme le K, qu’elle est jaugée là détective/barmaid apte et qu’elle ait négocié son salaire, toujours comme le K. L’italien semble l’avoir approuvé,

Charlie hausse un sourcil, réellement surprise par cette réponse. Il avait l'air si fier de ses costumes qu'elle n'imaginait pas qu'il accepterait de s'en séparer si facilement, mais peut-être que passer sa vie à vendre des objets hors de prix faisait perdre la valeur des choses. En tout cas elle n'allait pas manquer cette proposition, et elle à un instant l'air satisfaite.

- Très bien ! Apportes-en un à ma chambre dans la semaine, je le porterai pour ma première prestation au Blue Moon. Et t'auras intérêt à être là, je vais te faire aimer le rock.

L'assurance dans sa voix était perceptible, tandis que l'idée de monter sur scène vêtue ainsi la ravissait. Bien qu'elle ne porterait certainement qu'une partie du costume pour mieux coller à sa morphologie, mais ça serait suffisant. Un costume hors de prix pour commencer sa nouvelle vie d'artiste au sein d'un bar littéralement magique, l'histoire promettait d'être belle.

Attrapant les cartes, elle ne s'attarda qu'une seule seconde sur celle du tailleur pour mieux regarder celle de l'homme. Le silence dura le temps qu'elle lise le numéro, qu'elle retourne la carte et qu'elle jauge l'homme du regard. Semblant trouver que le prénom correspondait à son propriétaire, elle rangea les deux cartes dans sa poche.

- Merci, monsieur Koronti. Moi c'est Charlie. Pas de carte pour t'aider à te souvenir de mon prénom, mais j'ai pas de doute sur le fait que tu m'oublieras pas,conclu-t-elle sur un ton calme et plein de franchise.

Plutôt satisfaite des paroles de Caesar ensuite, elle approuve d'un hochement de tête, ajoutant soudain une nouvelle bonne raison d'aller sur le terrain. Ca serait en effet enfin le moment de voir les autres à l'œuvre, même si elle ne leur ferait probablement pas confiance dans les premiers temps. Le K et la barmaid restait sur le haut du panier en terme de fiabilité, et elle hésiterai moins à se tourner vers eux si elle n'avait pas d'autre solution. Pour l'heure...

- J'attendrai donc de te voir à l'œuvre dans ce cas, et bientôt j'espère. Je t'imagine bon analyste, mais pas vraiment bon combattant. T'as déjà choisit ton arme ?

-Heureusement que j’avais dis « gentiment ».

Répondra le K à nouveau très amusé par la réaction de la jeune rockeuse. Elle était marrante. A voir ce qu’elle vaudra sur le terrain. Enfin malgré cette remarque, il ne refusera pas et se contentera de lui faire un petit haussement de sourcil pour marquer qu’il avait bel et bien pris bonne note de la demande de la Charlie. Pour ce qui est de lui faire aimer le rock, on verra ça, c’était un plan bien ambitieux!

-Enchanté, mademoiselle Charlie, d’où venez vous? Angleterre peut-être ? Australie? Ou peut-être Afrique du Sud? Mais non, je pense que je ne t’oublierais pas.

En soufflant une troisième fois du nez. Bon, s’il devait avoir un teammate, autant avoir la rockeuse, se dit-il, elle a certainement plus de confiance en soi et de couilles que la moitié des mecs de ce bar. Voilà qui le rassurait un peu. Entre elle, Hazel et le sigma, Gaston, il y avait quelque chose de potable à faire.

-J’ai demandé à Hephaistos un revolver de type Magnum. Je préfère effectivement réfléchir et commander mais s’il faut se retrousser les manches, je le ferais. Toi, je présume que t’es du genre, je rentre dans le tas et je fous le bordel?

Une petite moue éclipse un instant son air neutre et elle hausse les épaules. Sa demande avait été faite gentiment, elle en était convaincue. Et si Caesar avait finalement accepté c'est que malgré ses protestations, c'était le cas. Elle avait donc gagné une tenue de GALA pour sa première représentation, cette journée n'était pas perdue. En tout cas, l'ambition, ça connaissait Charlie. Aucun objectif ne lui paraissait trop grand, et le défis qu'imposait l'impossible la faisait bien plus vibrer que la réussite d'une quête ridicule.

- Rien de tout ça. Je suis né au Canada, j'ai grandit à Memphis, dit-elle simplement.

Lorsqu'il mentionne qu'il ne l'oublierait pas, Charlie affiche un demi sourire et se laisse tomber au fond du siège. Voilà quelque chose qu'elle aimait entendre. Marquer les esprits était devenu une de ses occupations favorite avec le temps. Elle ne lui retourne cependant pas la question de l'origine, partant du principe qu'il était Italien. C'était pas dur à déduire entre la provenance de ses vêtements et son nom.

Ignorant l'hésitations de l'homme qui la vouvoyait un instant avant de revenir au tutoiement, la rockeuse elle n'hésite pas :

- Intéressant. Et tu devines bien. J'aime le chao, je pense qu'on peut tirer à peu près n'importe quoi d'une situation qui a dégénéré, pour peu qu'on sache se contrôler.

Le magnum semblait le choix évident pour un homme comme lui, et ça faisait réfléchir Charlie à l'arme qui lui conviendrait le mieux. Elle prend quelque seconde de réflexion, les yeux dans le vide, avant de les relever vers le K.

- Mais je pense que créer le chao de loin, et pouvoir profiter du spectacle qu'il offre, ça a plus d'avantage que de risquer bêtement sa vie en plein cœur du champ de bataille. J'irai me renseigner sur les armes à feu, je pense qu'il m'en faut une aussi.

Lorsque la rockeuse évoque le chao, le désordre ou quoique ce soit d'autre, ses yeux brillent d'une lueur étrange, comme si elle appréciait finalement voir les gens normaux vivre ce qu'elle vivait au quotidien. Cette impression de ne rien pouvoir contrôler, alors que la panique choisissait pour vous le chemin à suivre. Evidemment elle n'assimilait pas réellement Charly à la panique, mais l'idée était là. Sa propre vie lui échappait parfois pour quelque chose qu'elle ne contrôlait pas, et c'était parfois plaisant de voir d'autres gens le vivre, même si c'était dans une tout autre mesure.

De toute évidence, l’italien et la canadienne ne voit pas la politesse du même œil. Peut-être une différence culturelle ? Ou de génération! D’aucun dirait qu’une dizaine d’années d’écart ce n’était pas tant que ça! Ça serait bien mal connaître la génération Z font fait partie la rockeuse. Ou est-ce une millenial? Bref peu importe, c’était une canadienne donc.

-J’ai toujours entendu dire que les canadiens étaient doux comme des agneaux. Encore un mythe qui s’effondre.

Dira t’il faussement ennuyé. Tant mieux pour le coup, dans le pire des cas, mieux vaut avoir un soldat en tant que jardinier qu’un jardinier sur un champ de bataille! Ou alors peut-être était-elle un petit chaton mais grandir aux US lui avait donner une mentalité plus américaine. Lui-même était arrivé trop récemment pour pouvoir jauger de l’impact d’années passés en Amérique sur le mental d’une personne. Lorsqu’elle fait mention de chaos, de l’utiliser mais aussi de prendre distance, l’italien rigole franchement cette fois avant de partir dans une brève quinte de toux a cause du cigare qu’il fume. Après quelques secondes, il reprendra son souffle en disant.

-Je t’imaginerais bien avec un lance-flammes. Si t’arrivais à en obtenir un, ça serait quelque chose. Mais peu importe quel arme tu récupéreras, la question c’est, est-ce que tu seras capable de l’utiliser?

Demandera t’il très sérieusement tandis qu’il s’est remis de sa quinte de toux et recommence à tirer tranquillement sur son cigare en observant la jeune femme. Et surtout, pourrait elle faire feu sur un ennemi à l’apparence humaine comme les hommes dont lui avait parlé Neith.

- D'autres canadiens peut-être, glissa-t-elle les yeux plissés, l'air de réfléchir un instant à un exemple de canadien bien sage avant d'abandonner.

Le rire de l'homme la tirait déjà de ses pensées futiles, et Charlie l'observe se faire maîtriser par sa fumée avant qu'il n'en reprenne le contrôle.

Un lance flamme.

Cette idée lui arrache un franc sourire. C'est vrai qu'elle aurait fière allure, un lance-flamme en main mais... un frisson la parcourt, et son sourire prit la forme d'une grimace effrayée avant de disparaître. Ses doigts tapotent dans un rythme désordonné sur l'accoudoir du fauteuil et son regard se perd dans le vide avant qu'elle ne décide finalement de répondre, l'air lointaine pour la première fois :

- Une excellente suggestion.

Plongée dans le silence à nouveau, elle sait sans l'ombre d'un doute qu'utiliser un lance flamme la ferait disparaître à chaque moment crucial, remplacée par sa chère Charly. Mais c'était aussi peut-être un excellent moyen de maîtriser cette peur. S'y confronter, encore et encore, jour après jour. Combattre le mal par le mal pour enfin revenir à une existence normale. Peut-être.

Il lui faut encore de longue seconde avant que son moment d'absence ne s'achève enfin, et elle secoue la tête pour se remettre les idées en place. Oui, voilà. Koronti. Concentrée.

- Je n'hésiterai pas à tirer sur quoique ce soit si ma vie est en danger. Et les créatures ennemis n'auront rien pour m'attendrir, s'ils méritent de mourir, ils mourront.

Son ton ne laisse aucune place à l'hésitation, et elle n'a de toute évidence pas conscience que les ennemis pourraient potentiellement avoir forme humaine.

Koronti observe la jeune femme sombre dans un silence inhabituel. Non pas qu’il la connaissait si bien que ça, évidemment, mais de ce qu’il avait vu d’elle, ça ne semblait guère normale. Toutefois, l’italien ne posera aucune questions. Déjà, et comme dit précédemment, ils ne se connaissent guère. Deux : pour autant qu’il juge la jeune femme positivement, s’impliquer dans sa vie n’était pas dans ses projets à court moyen ou long terme à dire vrai. Et finalement, ce qui importait vraiment, c’était de savoir si elle était capable de presser la détente dans un moment critique et c’est la seule chose qui compte. La canadienne semble sûre d’elle ce qui suffira au K, qui dira, avec un sourire satisfait.

-Nous verrons. Parler de tuer et tuer sont deux choses très différentes. Mais peut-être ce moment n’arrivera jamais après tout.

Il faut positiver! Les chances qu’ils aient un jour à tuer d’autres êtres humains est faible… N’est-ce pas? Dans tous les cas, et peut-être en partie parce qu’il a senti un léger moment de flottement de la part de la Charlie, il passera sa main sous veste, semblant chercher quelques chose pendant quelques brèves secondes avant qu’il sorte sa main tenant à présent un petit tube en métal poli qu’il ouvrira et duquel il fera glisser un cigare déjà coupé et prêt à fumer.

-Ça te branche? Ou tu fumes pas? Ou tu fumes pas ça mais autre chose.

Précisera t’il avec un léger sourire de retour.

Hochant sobrement la tête, Charlie prend une brève inspiration avant qu'elle ne reprenne à chaque seconde un peu plus de son aplomb et de sa flegme habituelle. Cette Charlie très peu expressive qui considère maintenant le cigare d'un œil curieux et qui répondra en croisant les doigts, cessant enfin de tapoter sur le fauteuil.

- J'ai fumé. Différents trucs. Mais jamais de cigare non.

Contente qu'il change de sujet sans poser aucune question, elle oublie bien vite ses réflexions, les gardant précieusement pour plus tard. Elle ne répondait pas à la question, mais son intérêt était plutôt évident.

-Il y a un début à tout.

D’un mouvement ample, l’italien lancera le cigare à la jeune femme. Pas comme on lance une balle de baseball évidemment mais en cloche pour qu’il soit plus facile pour elle de l’attraper sans l’abîmer, c’est bien ça le principal. Peu de temps après, c’est un briquet, un simple zippo en métal gravé d’une phrase en latin que le K lancera à la jeune femme pour allumer le cigare.

-Surtout tu n’avales pas la fumée comme avec une clope. Tu crapotes, tu gardes la fumée en bouche et tu souffles. Ah, oui, rien à voir mais tu as déjà choisis quel magie tu aimerais apprendre?

Attrapant donc ce qu'on lui lance, Charlie passent ses doigts sur le métal froid du briquet, semblant plus attirée par ce dernier que par le cigare. L'ouvrant, son doigt hésite un instant à provoquer la pierre. La flamme allait jaillir et la suite elle la connaissait.
Relevant sur Caesar un regard presque peiné à l'idée de devoir partir, elle fit jaillir la flamme. Le bout de ses doigts frémir lorsque la chaleur les atteint, et ses yeux fascinés par la lumière clignèrent plusieurs fois. Son crâne faisait des siennes, les souvenirs lui revenaient comme bien souvent et ses sourcils se froncèrent sous le trop plein soudain d'information. Baissant toujours plus la tête et fermant toujours plus fort ses yeux, elle se sentit bientôt disparaître.

- A une prochaine monsieur Koronti, dit-elle tout de même avant de laisser sa place, un sourire distordu aux lèvres.

-Tu peux m’appeler Caesar.

Dira simplement l’italien en se relevant. Il récupérera son briquet parce qu’il faut pas deconner non plus, avant de filax.

On peut entendre une voix venir de la salle commune, une voix moyennement discrète, la voix de quelqu'un qui, comme si, parlerait à travers un téléphone. La conversation n'est pas très intéressante à écouter. On entend juste des "oui", des "non", et parfois des "peut-être". Beaucoup de temps morts, beaucoup d'hésitation, la voix d'une paysanne à son roi, d'une esclave à son maitre, d'une assistante à son boss.

Silencieusement, une imposante silhouette arrive à son tour dans la Salle Commune. Se positionnant juste à côté de la cheminée, son regard - ou plutôt son masque - est posé sur la jeune recrue en grande conversation.

Lorsqu'elle se rend compte qu'elle n'est pas seule après avoir continué sa "conversation" avec personne et marché quelque pas hasardeux dans la salle commune, Eve sursaute. Elle a un moment d'absence, mais elle se reprend très vite !

- Oh bonjour !

Elle n'a pas de téléphone, et personne ne l'accompagne.

-Bonjour.

Salue-t-il la jontille demoiselle peut-être un brin schizo d'un ton aussi égal qu'à l'accoutumée avant de lui demander.

-A qui t'adressais-tu ?

Eve sourit comme un soleil.

- À moi ! Je me demandais si je voulais lire un livre, ou si je ne voulais PAS lire un livre.

Elle a sûrement revu son rôle au sein de sa boulangerie pour s'octroyer plus de temps à sa nouvelle vie. Elle n'aurait jamais pu être active au Blue Moon si elle devait continuer de s'occuper de sa boulangerie autant qu'avant, matin midi et soir.

Tandis que la conversation commence tranquillement entre Prométhée et Eve, des bruits de talons se font entendre. Une jeune femme assez grande et élancée aux cheveux gris arrive dans la salle.

- Woah, ça fait longtemps que j'étais pas revenue ici ! Ca a pas changé d'un poil !

La jeune femme, dont les mains sont tatouées ainsi que son visage au niveau de l'oreille gauche et son cou, observe un instant l'endroit avant de sourire.

- Oh, salut Prométhée ! Tu vas bien ? Elle regarde ensuite l'autre jeune femme. Probablement une nouvelle recrue. Bonjour.

Il incline légèrement la tête devant la réponse d'Eve, dans une mimique dubitative.

-As-tu l'habitude de parler seule ?

Puis c'est vers la nouvelle arrivante que se porte son attention.

-Aussi bien que d'habitude. Je pensais que tu serais partie en mission avec Neith et son groupe, Hannah Taylor.

Il avait beau la connaître depuis quelques temps désormais, Prométhée l'appelait par son nom entier, comme il le faisait d'ailleurs avec tous les autres employés du Blue Moon.

-Mais c'est une bonne chose que tu sois là, en vérité.

Ajoute-t-il sans s'expliquer davantage pour l'instant.

Eve remue son oreille droite.

- Non... Je veux dire, oui... C'est pour me remettre les idées en place ! Parfois, quand on dit les choses à voix haute, on les comprend mieux ! assure-t-elle avec un sourire qui ne s'efface pas. Ensuite, elle se tourne vers Hannah et lui rend un même bonjour:

- Bonjour !

- Neith est partie en mission ? Je suppose qu'elle n'avait pas spécialement besoin de mon aide si elle ne m'a pas contactée.

Elle penche ensuite sa tête, interloquée par la phase de Prométhée.

- Ah oui ? Et pourquoi ?

Elle se tourne enfin vers la nouvelle, lui tendant la main.

- Enchantée, je m'appelle Hannah. Je travaille pour le Blue Moon comme toi, même si mon contrat est un peu différent.

-Je vois.

Inhabituel, certainement, mais ce n'était pas comme s'il n'avait pas vu plus étrange; bien plus étrange.

-En l'occurrence, cela t'a-t-il aidé à prendre une décision ?

Puis à l'attention d'Hannah.

-Car j'aurais besoin de toi sous peu. J'ai été contacté par d'anciens amis qui ont besoin de nos services. Nos futurs chamans, en particulier, auront beaucoup à apprendre d'une telle mission; mais ta présence est également souhaitable. Je les accompagnerai, mais je n'ai pas l'intention d'intervenir moi-même, sauf en cas d'extrême nécessité. Eve Meyer, quelle magie as-tu choisi ?

- Enchantée Hannah, moi je m'appelle Eve Meyer, et je suis boulangère dans une boulangerie ! Pourquoi est-ce que ton contrat est différent ?

Et puis ensuite, c'est à Prométhée qu'elle répond:

- La magie curative !

- Oh, je vois, répond-elle à Prométhée. Eh bien dans ce cas, je serais là. C'est toujours un plaisir d'aider les futurs chamans !

Elle regarde ensuite Eve.

- Je suis techniquement une ancienne employée du Blue Moon. J'ai travaillé ici pendant trois ans, avant de renégocier mon contrat pour pouvoir m'occuper de mon propre salon de tatouage. Ca me laisse forcément beaucoup moins de temps pour les missions. Du coup, mon contrat stipule que je peux m'occuper de mon salon toute l'année, mais que dès qu'un dirigeant du Blue Moon m'appelle pour une mission, je dois répondre présente.

Elle finit par une petite phrase résumée.

- En gros, je ne fais des missions que quand ma présence est réellement nécessaire.

Il acquiesce aux explications de Hannah, décidant de laisser les deux faire connaissance, tandis que lui va droit au but.

-Tu pourrais apprendre de cette mission également, si tu l'acceptes. Elle ne s'adresse pas uniquement aux chamans. Qu'en penses-tu ?

Dit-il à l'attention d'Eve. Après tout, un bon guérisseur doit savoir guérir sur le terrain, en situation réelle.

À la première question, elle avait pas ignoré mais qu'en fait elle avait répondu que non mais que voilà, et puis ensuite la suite:

- Incroyable ! Tu fais des tatouages toi-même, Hannah ?

Un tatouage serait ridicule sur Eve. Elle n'a pas du tout l'air de pouvoir porter ça ! Ensuite, elle répond à Prométhée sans même prendre le temps de réfléchir une seconde:

- Oui, je serais très contente.

Hannah sourit, contente de voir que son art semble faire une intéressée.

- Oui, je fais mes propres dessins aussi. Je suis spécialisée dans le noir et gris et je tatoue moi-même. Ça t'intéresserait peut-être ?

Pour la jeune femme, les tatouages vont à tout le monde à partir du moment où ils choisissent un motif qui leur plaît.

-Très bien.

Cette affaire réglée, Prométhée se met en retrait de la conversation pour se mettre à lire, si l'on ne s'adresse pas à lui directement.

- Je ne sais pas ce que je pourrais me tatouer ! Qu'est-ce que je devrais me tatouer ?

Elle laisse Hannah trouver ce qui pourrait lui correspondre. Elle s'amuse à remonter ses manches pour présenter ses bras comme si des tatouages allaient forcément là et pas ailleurs.

- Hmm c'est une bonne question... En général, on se tatoue soit quelque chose qui a de l'importance à nos yeux, une signification, ou alors, on se tatoue un motif que l'on trouve joli. Le tatouage n'est pas toujours significatif, il peut avoir seulement un rôle esthétique.

Même si pour Hannah, les tatouages avec une signification sont plus forts que les autres. Elle se met alors à réfléchir avant de trouver une réponse.

- Tu m'as dit que tu étais boulangère, non ? Pourquoi pas un tatouage en rapport avec ça ? Un peu de pain avec des viennoiseries ? Je vois déjà le dessin... Un panier en osier rempli par un pain au chocolat, un croissant, une tartelette... Et à côté, une baguette de pain. Pourquoi pas même ajouter la date d'ouverture de ta boulangerie ?

Hannah s'est peut-être laissée un peu emporter, car l'image qu'elle a en tête ne tient pas vraiment sur les bras.

Eve fait de grands yeux ronds en écoutant l'idée d'Hannah. Et elle semble apprécier puisqu'elle est toute enjouée en répondant:

- Tu penses que c'est possible sur moi ?

Elle regarde ensuite ses bras. Ils sont fins, mais si le tatouage est tout petit, peut-être que ça peut passer.

- Oui, bien sûr !

Hannah regarde alors les bras d'Eve avant de perdre légèrement son sourire.

- Ah... Oui, hum... Tes bras sont fins, donc le motif que je viens d'imaginer ne peut pas tenir sur un espace aussi petit. Mais on peut toujours trouver un beau dessin qui tiendrait dessus et qui te rappelerait ta boulangerie !

La jeune femme est très enthousiaste à l'idée de potentiellement tatouer Eve.

- Mmmh... J'aime bien les baguettes et les saucisses. Peut-être peut-on dessiner une baguette et une saucisse ?!

L'avantage c'est qu'elle sera sûrement la seule à se promener avec un tel tatouage, à moins que d'autres aient réussi à avoir de pires idées avant elle.

En voilà une idée peu commune, mais plutôt que de la trouver bizarre, Hannah pense au contraire que c'est original. Effectivement, il y a peu de chance pour que quelqu'un ait pile le même tatouage qu'Eve.

- Oui, on peut faire ça. J'ai un salon de tatouage à San Francisco, tu n'as qu'à passer quand tu auras un peu de temps ! Il se trouve dans l'Entre-rue de la ville. J'aurais sûrement quelques dessins à te proposer.

- Oooh, San Francisco... C'est très loin, moi j'habite à Crissay-sur-Manse.

Elle a presque des étoiles dans les yeux quand elle entend parler de San Francisco, ceci dit. Elle n'a sûrement vu cette ville que dans les films.

- Je viendrais, c'est sûr !

Hannah hausse un sourcil.

- Criss-quoi ? C'est où ? J'en ai jamais entendu parler.

- C'est en France, répond-t-elle comme si c'était une évidence. Elle est sûrement encore dans son monde, parfois, où tout le monde connait la France, puisqu'à ses oreilles ici tout le monde parle français.

- Ah, je vois. Je n'ai fait que Paris, donc je ne connais pas du tout les autres villes.

Une vraie touriste quoi. Ou américaine, c'est comme vous préférez.

- Peut-être, si tu as envie un jour, je te ferai visiter mon village, Hannah ! Il est superbe, et il y a tout dedans, et surtout il y a ma boulangerie !

Elle y tient, à sa boulangerie. Dès qu'elle en fait mention, son sourire s'élargit encore plus. Come si c'était possible d'être plus souriante !

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