Red Caboose Motel

Admin MJ Humeur : The End is near

Le Red Caboose Motel est un motel qui fait également restaurant. Situé au bord de la route, il a pour particularité de proposer à ses hôtes de dormir dans des wagons de train sur des rails. Une fantaisie que certains testent par curiosité, d'autres parce que le prix reste assez abordable pour une nuit.

Après avoir garé sa vieille voiture sur le parking, Francis coupe le contact et se permet de prendre quelques minutes de réflexions. Les galères s'accentuaient et ses pistes étaient minces.

Mais au moins, il avait un endroit où passer la nuit. L'inspecteur sort de sa voiture, la ferme, avant de se diriger dans le motel afin d'y passer une nuit.

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Une fois passées les portes du motel, l'inspecteur itinérant se retrouve dans un accueil exigu, où une dame d'une quarantaine d'années, potelée et cernée mais non moins souriante, le salue. Derrière elle, une petite armoire renferme les clés des différents wagons, tandis qu'une porte mène au restaurant.

-Bonsoir, mon bon monsieur ! Bienvenue au Caboose Motel, que puis-je pour vous ?

Sa voix de fumeuse est ponctuée d'une légère quinte de toux à la fin de sa phrase.

Avec un air un peu désabusé, Francis regarde l'armoire, en se grattant frénétiquement l'omoplate gauche avec les ongles de sa main droite, et se mordillant le coin inférieur de la lèvre gauche, il réfléchit avant de répondre.

- Je pense que... J'aimerais une chambre pour la nuit. Oui c'est ça, pas trop cher.

Il jette un vif regard derrière lui, avant de calmer ses tics et de se reconcentrer sur sa conversation avec la gérante.

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-Mais bien sûr Monsieur. Ca fera soixante-dix dollars la nuit. Soixante quinze avec le petit-déjeuner, et quatre-vingt-cinq avec le dîner en plus.

Tout à son hexis corporelle de commerçante, la tenancière des lieux fait fi des tics nerveux de l'agité détective et conserve son apparence avenante et joviale.

- Euh...

Frank fouille frénétiquement dans ses poches, extérieurs comme intérieurs, jusqu'à sortir son portefeuille. Prenant un billet de 50$ et un autre de 10$, il les avance à la gérante.

- Vous n'avez pas une chambre moins chère ? Sans dîner et sans déjeuner.

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La gérante se saisit des billets, puis considère un instant le pauvre hère qui lui fait face.

-Je n'ai pas de chambre à moins de soixante-dix dollars, non... Oh, je sais comment nous pourrons nous arranger.

De sous le comptoir, elle tire un paquet enroulé de papier kraft et le lui tend.

-Si vous pouviez aller porter ça à Williamsport ? Vous suivez juste la route pour quinze petits miles, et vous y serez. La maison rose à l'entrée de la ville, au numéro 29. Je pensais y aller demain mais... le plus tôt sera le mieux. Lorsque vous reviendrez, la chambre sera à vous, formule tout compris.

Francis garde sa main sur ses billets, c'était précieux 60$. Puis, en silence, il réfléchit à la proposition.

- Oui je... Je peux faire ça, oui.

Il prend donc le paquet, et le regarde fixement pendant quelques minutes.

- C'est à Williamsport, c'est ça ? Oui je peux le faire, oui.

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-Oh, je vous remercie, mon bon monsieur.

Ne semblant pas s'inquiéter plus que cela de confier son paquet à un homme à l'apparence si perturbée, la gérante se recule de quelques pas derrière son comptoir.

-Je vais vous préparer votre chambre, et un pain de viande dont vous me direz des nouvelles, en attendant votre retour. A tout de suite !

- Oui. A très vite, oui.

Il sort donc avec ce paquet dans les mains et se dirige vers sa voiture. Monte dedans. Et engage le contact avant d'avancer quelque peu.

Après avoir roulé quelques minutes, il décide de s'arrêter sur le bas côté de la route, afin d'ouvrir le paquet.

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A l'intérieur du paquet se trouve une petite boîte contenant un collier de perles, et à laquelle est collée à l'aide de ruban adhésif ce qui semble être une photo de famille. Pendant ce temps, un brouillard plutôt épais se lève petit à petit sur cette route de Pennsylvanie.

- Ah... C'est mignon.

Sur son téléphone, Francis cherche une boutique de prêteur sur gage dans le coin.

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La plus proche se trouve à une trentaine de miles, dans une petite bourgade du nom de Stevensville - et Francis est d'ailleurs bien heureux d'avoir pu obtenir cette information, puisque la réception internet vacille et se coupe juste après.

- Putain...

Après un soupire, Francis se met en route vers Stevensville, avant de démarrer, il ouvre la fenêtre et allume une cigarette de mauvais qualité qu'il commence à fumer.

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Le trajet de Francis se passe pour l'instant sans encombres, la route est calme, très calme. En fait, il pourrait tout aussi bien être seul sur la route, et c'est d'ailleurs l'impression que ce silence donne; mais le brouillard se fait de plus en plus épais, et il est donc pour lui plus difficile d'apercevoir d'autres automobilistes. Mieux vaudrait sans doute conduire prudemment.

Francis jette sa cigarette à travers la fenêtre et se concentre sur la route.

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Les minutes passent, une à une, tranquillement, jusqu'à... ce que Francis tombe en panne, en plein milieu de la route, et de la purée de pois qui s'était formée sur celle-ci.

- Rah non !

Après un soupire, Francis s'en va voir le moteur en soulevant le capot, non pas sans s'être gratté le coup.

**Dante**

Le pauvre Francis pourra donc soulever le capot et inspecter le moteur. Difficile pour lui de faire un examen, là comme ça, dans une nuit aussi brumeuse. A moins que ce dernier ait une source de lumière près de lui, vu que les phares de la voiture ont eux aussi lâcher, avec la panne de sa voiture.

Francis va donc chercher dans le coffre de sa voiture un sac de couchage, avant de prendre ses affaires et d'enjamber la clôture. Bon, il ne lui restait plus qu'à passer la nuit ici.

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Alors que ce bon vieux Francis parvient à tirer son sac de couchage de son coffre au milieu du brouillard, et qu'il est en train de l'installer, quelque chose vient briser le silence pesant qui s'était installé. Au loin, le son d'une petite clochette se fait entendre.

Putain de merde, ni une ni deux Francis se rue dans sa voiture, afin de sortir une arme de poing de sa boite à gants, ainsi qu'une petite gourde. Se mettant à ouvert derrière la barrière de l'autoroute, il boit quelques gorgées d'une forme de vinasse immonde avant de charger son arme, non sans de nombreux tremblements nerveux.

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Alors que ses sens se mettent en état d'alerte, la brume recouvre tout et, comme dans un cocon hermétique, Francis ne perçoit plus grand chose. Son champ de vision ne s'étend pas au-delà de ce qu'il peut toucher, il ne sent que le sol sous ses pieds et l'arme dans ses mains, et n'entend rien, rien, si ce n'est ce son de cloche, régulier et cristallin, qui se poursuit dans la distance.

Tremblant, Francis boit une nouvelle gorgée avant de faire maladroitement tombé le reste de son breuvage qu'il tente de ramasser, avec du retard.

Se relevant il approche de la sonnette pas à pas avant de hurler d'un coup,

- RECULEZ ! MAINS DERRIERE LA TÊTE !

Faisant une roulade vers l'avant, il tire une première salve de balles.

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Les coups de feu tirés par Francis semblent, autant que son ouïe le lui permette de le dire, s'être échoués dans un bâtiment : des craquements de bois se font entendre, mais il n'aperçoit encore rien, excepté un petit éclat doré duquel il se rapproche.

Francis essaie de se cacher derrière un arbre et avance accroupi.

- BAISSEZ VOTRE, VOTRE ARME.

Francis tire de nouveau avant de s'élancer vers le bâtiment afin de se mettre à couvert.

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Pas d'arbre à l'horizon, et pour cause; plus vraiment d'horizon. Mais son sprint le mènera vers la source de l'éclat doré. Une petite clochette d'or, qui a désormais cessé de sonner, et dont le battant est à nouveau immobile; et à ses côtés, une bâtisse, ou plutôt une ruine de bois noirci par les flammes et - désormais - troué par des impacts de balle. Sa porte à double battants rappelle celle des bars du Far West, mais rien n'indique que quiconque se soit jamais trouvé ici au cours des dernières années, ou même décennies.

Francis garde son arme près de lui, la rechargeant par ailleurs. Il se colle contre le bar, avant de faire le tour, préparant sa rencontre avec son ennemi. Evidement il retient quelques mauvaises manières et tics.

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En faisant le tour du bar, Francis ne rencontre rien d'autre que plus de brouillard. Les contours du bâtiment sont du même acabit que la façade, une ruine de bois jadis incendiée.

Son antagoniste se trouve donc à l'intérieur ? Francis range son arme dans une poche intérieur de son imperméable, non sans mettre la sécurité.

Il s'avance donc vers la porte. Après avoir hésité à fumer une cigarette, il se rend compte que son paquet est resté dans la voiture, tant pis. Il entre.

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Mais les vieilles portes de bois croulantes ne cèdent pas, comme scellées par un verrou invisible. Impossible de les pousser.

Francis écarquille les yeux avant de se jeter à terre et de tirer sur la porte, jusqu'à vider le chargeur.

- SORS D'ICI, PAS D'HISTOIRE !

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Les portes encaissent les balles sans céder, quand bien même elles en sont désormais criblées, tandis que le mystérieux ennemi de Francis refuse de se faire voir ou entendre. Le silence se fait presque assourdissant.

Francis vide son chargeur dans la porte jusqu'à jeter son arme sur cette dernière, peu avant d'essayer de l'enfoncer.

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L'effort de Francis est courageux, mais n'aboutit à rien, si ce n'est à une vive douleur au niveau de l'épaule. Les double battants de la porte ne semblent quant à eux pas se fragiliser le moins du monde, ce qui est plutôt curieux, compte tenu de l'état de délabrement de la bâtisse.

Francis ramasse son arme et met en place un ingénieux stratagème, faire sonner la cloche avant de se cacher sur le côté de la bâtisse, avant de se préparer à intervenir.

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Dès l'instant où Francis secoue la clochette, celle-ci se met à retentir, de plus en plus fort, de plus en plus vite. Le tintement semble se répercuter sur les murs de la bâtisse, puis partout autour du détective, et jusqu'à l'intérieur même de sa boîte crânienne, à un volume d'abord franchement désagréable avant de devenir violemment douloureux; cela dure peut-être une dizaine de secondes avant que le silence ne revienne, d'un coup. Lorsqu'il reposera les yeux sur la bâtisse, celle-ci aura changé du tout au tout, et recouvré une seconde jeunesse. Plus de bois noirci mais une jolie façade peinte en bleue, plus de portes infranchissables derrière lesquelles ne se cachent rien que de l'obscurité, mais au contraire une jolie entrée où l'on peut discerner de la lumière derrière des rideaux pourpres, et un néon qui éclaire tout cela, indiquant le nom de Blue Moon. De plus, une ambiance chaleureuse se dégage du lieu, ainsi qu'un petit air de jazz.

- C'est donc là que tu te caches.

Francis va en découdre, il est temps, il est prêt. Il vérifie que son arme est bien rangé, avant d'entrer, non sans être mentalement prêt à faire un carnage.

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Notre tueur de sang froid peut désormais pénétrer dans le bar du Blue Moon.

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