Maison de Tomas

Admin MJ Humeur : The End is near

Maison où vit le petit Tomas, enlevé la veille.

Le groupe de Neith arrive devant une belle maison après de longues minutes de marche. Malheureusement, vu la saison, le jardin n'est pas fleuri, bien au contraire il est rempli de neige. La maison est d'ailleurs aussi blanche que la neige, si bien qu'on pourrait la confondre dans ce paysage s'il n'y avait pas eu la porte et les fenêtres. La jeune femme s'avance et toque à la porte.

A ce sujet, il s'agit ici d'une maison composée d'un étage et d'un jardin.

- Comme aucun d'entre vous ne parle russe, je me chargerais de traduire, dit Neith.

"Parfait." Fait-il machinalement

Dommage que la petite Russkov insolente ne soit pas de la partie, elle aurait pu traduire elle aussi. Et le faire rire un peu. Le garçon observe la maison dans son ensemble, mais aussi la neige au sol, à la recherche d'empreintes ou de marques. Sûrement quelque chose de déjà fait mais sait on jamais.

Acquiesçant, Charlie observe elle aussi tout ce qui pourrait sortir de l'ordinaire, tout ce qui n'a pas l'air à sa place dans ce jardin pourtant immaculés. Les indices seraient sûrement plus nombreux à l'intérieur mais il valait mieux ne rien laisser au hasard.

Si Charlie ne remarque rien de particulier, si ce n'est l'absence de traces dans la neige, Tristan lui fait plusieurs trouvailles. Tout d'abord, vers un arbre, de la terre semble avoir été retournée récemment, aux vues de la quasi absence de neige à cet endroit du jardin. Ensuite, le blondinet arrive à la même conclusion que Charlie, il n'y a pas de traces au sol. Enfin, et c'est un détail qu'il aurait pu manquer, Tristan voit une marque sur le mur de la maison. Une marque noire qui dénote totalement avec les murs de celle-ci, comme si ça avait été fait au fusain.

La porte s'ouvre et Neith se charge de présenter les recrues et elle-même aux parents. La mère a pleuré récemment vu l'état de ses yeux et le père a un visage très fermé.

- Vous avez retrouvé mon fils ? demande la mère, d'un ton presque suppliant.

Il adresse d'abord un hochement de tête aux parents, désolé pour eux et pourtant incapable de leur exprimer sa compassion autrement que par son expression. Il fait ensuite remarquer à ses deux collègues le bout de terre retournée, mais surtout la marque.

"Pas de traces au sol par contre... Une créature volante ?"

Charlie reste bien cachée sous son bonnet, fuyant du regard les deux parents. Ses vêtements sombre et son habituel air renfermé suffiront en guise de condoléance.

- Tu ressens un truc Neith ?

Elle parlait toujours en français, et s'approchera de la marque pour essayer de déterminer dans quelle sens elle avait été faite, ou une quelconque autre information. Etait-elle sous une fenêtre par exemple ? Dans tous les cas elle n'y touchera pas.

Neith se tourne vers les endroits indiqués par Tristan.

- C'est une hypothèse, mais il est encore un peu tôt pour se prononcer à ce sujet, répond Neith.

Elle se met ensuite à fixer le père de famille, sans répondre à Charlie. Ce n'est pas qu'elle l'ignore, mais au contraire, signe qu'elle a effectivement capté quelque chose.

La marque est située au bout du côté droit du mur d'entrée. La marque, qui est un trait noir, part du bas et remonte, faisant ainsi une diagonale. Autour de la marque il n'y a rien de particulier, que ce soit fenêtres, canalisations ou autre. Elle est simplement sur le mur.

La mère de Tomas se sera penchée en voyant les recrues s'intéresser ainsi à différentes parties de sa maison. Le père, que Neith fixe toujours, finit par parler, ou plutôt s'énerver :

- Qu'est-ce que c'est que ça ? On vous a demandé de retrouver notre fils, pas de fouiller notre maison comme si c'était de notre faute !

"Oui, bien sûr. Aussi bien c'est un truc qui peut devenir intangible ou un métamorphe qui a prit l'apparence de quelqu'un de connu de la famille"

Tout est possible non ?

"D'ailleurs..."

Il fronce les sourcils.

"C'est possible ça ? Imaginez en fait le coupable c'est une créature cheloue qui a volé l'aspect d'un des parents ?"

Encore une simple hypothèse. Ceci dit le père s'excite un peu trop à son goût...

"On devrait sûrement inspecter la chambre du petit. Oh et Neith... Peut-être que ce serait pas mal de contacter l'agent et de lui demander s'il y a une marque là-bas aussi. Je peux le faire moi si t'es occupé à euh... faire tes trucs de devineresse."

Aucune réponse de la part de Neith, pourtant celle-ci semble concentrée sur quelque chose. La laissant à ses observation du père, elle arrête quant à elle d'observer la marque. Celle-ci ne lui apporterait pas grand chose de plus.

- On repart pas tant qu'on a pas au moins vu la chambre. Et interrogé le père.

Son ton est décidé, et elle guette du côté de la.. divineresse dans l'attente d'une traduction ou juste d'une autre proposition. L'idée de Tristan lui paraissait assez improbable, mais dans le doute il fallait la garder en tête. On ne savait pas ce qui pouvait arriver.

- Si une telle chose est possible, répond Neith, alors je n'en ai pas connaissance. Mais cela m'étonnerait énormément qu'une créature puisse être capable de prendre forme humaine.

Elle décide d'entrer dans la maison, ignorant les grognements du père. La mère est à deux doigts de fondre à nouveau en larmes.

- Je peux effectivement avertir l'autre groupe. Je vous laisse inspecter tout ce que vous jugez nécessaire le temps que j'avertisse l'agent Georges Duroy.

Le groupe se retrouve donc dans le salon. A proximité, la cuisine et la salle de bain. Il y a également un escalier pour accéder à l'étage.

Il hausse les épaules.

"C'est toi qui a des talents pour la Divination, nous on verra que des trucs évidents."

Le jeune homme entre dans la maison à a suite de Neith et tapote le bras de la mère d'un air compatissant avant de s'éloigner un peu. Il marche un peu au petit bonheur la chance, se laissant guider par son instinct, ou un éventuel ressenti. Il n'y connait rien en Divination mais bon, la vraie prophétesse préfère téléphoner que d'utiliser ses pouvoirs.

Charlie suis les autres à l'intérieur, la tête baissée devant la mère, et elle montera directement à l'étage où devait se trouver les chambre. C'est ici qu'il avait été vu pour la dernière fois après tout.
Cherchant un quelconque indice, elle n'hésites pas à fouiller un peu si c'est nécessaire.

Tristan pourra inspecter tout le rez-de-chaussée mais sans succès. Toutefois, la femme a toujours l'air au bout du rouleau, et l'homme est toujours braqué, visage encore fermé qu'auparavant.

Charlie monte et arrive dans un couloir qui débouche sur trois salles. Si elle tente de chercher les trois, la première sera la chambre de Tomas, la seconde la chambre des parents et la dernière pièce est fermée à clé.

Dans la chambre de Tomas, Charlie peut immédiatement sentir une quantité importante d'Ether, qui n'est présente que dans cette partie de la maison. Cependant, la chambre du petit garçon n'est pas du tout en désordre. Tout est rangé, son lit est fait. Ses effets personnels sont toujours là, que ce soit ses vêtements, ses jouets ou sa console de jeu. C'est comme si Tomas était parti de lui-même.

C'est alors que Charlie, qui fouillait un peu partout, est attirée par le placard du petit garçon. En l'ouvrant, elle sent que l'Ether y est plus présent encore. En poussant les manteaux et doudounes de l'enfant, elle finit par trouver une marque noire. Celle-ci est différente de la marque dehors, car elle est plus grande, étalée, presque effacée. Alors que la marque dehors semble avoir été faite au fusain, celle-ci ressemble plus à du charbon.

"On rejoint Charlie ?" Demande t-il à Neith

Il pense que c'est le mieux à faire mais hésite à laisser la magicienne seule avec les parents. Au cas où. Surtout que cette dernière semblait avoir capté quelque chose.

- Venez voir là ! J'ai trouvé un truc.

Sa voix résonne à travers la maison, alors que chaque élément qu'elle découvre la questionne un peu plus. Fouillant le placard, elle regarde s'il mène ailleurs, si en poussant quelque veste on trouve une trappe vers le monde de Narnia ou juste un conduit qui relie cette pièce à une autre de la maison.

- On dirait qu'il est partit de son plein gré, comme si on l'avait ensorcelé et pas juste embarqué de force. Et regardez ici, y a une autre marque noir que quelqu'un a visiblement voulu effacer. Y a aussi une pièce fermée à clef là-bas, est-ce que tu y sens quelque chose de particulier Neith ?

Voilà ce qu'elle dira au reste de l'équipe lorsqu'ils la rejoindront probablement à l'étage, l'air particulièrement concentrée sur la mission. C'était une Charlie bien différente de celle qu'ils avaient déjà pu croiser au Blue Moon.

- Et vous de votre côté ?

Neith observe le père avant de hocher la tête vers Tristan.

- Allons-y.

Le duo monte donc dans la chambre et ils peuvent ainsi voir toutes les trouvailles de la rockeuse. D'ailleurs, Charlie ne trouve ni trappe, ni conduit caché qui mènerait ailleurs. C'est un simple placard. Quand elle demande à Neith ce qu'elle pense de la pièce verrouillée, celle-ci regarde de longues secondes à travers le couloir avant de prendre la parole.

- Cette pièce est liée au père.

Puis, la jeune femme se tourne vers les recrues.

- Tu as fait une fouille minutieuse, Charlie, bravo. J'ai pu prévenir l'autre groupe, ils vont désormais rechercher une quelconque marque noire sur le mur de la maison de Milyena.

Charlie hoche la tête. Le père était décidément un peu plus louche à chaque seconde.

- Tu pourrais lui demander de nous raconter les faits ? En détail ? Lui demander d'ouvrir la pièce directement risquerait de l'énerver un peu, si tu les occupes dans le salon on peut essayer de trouver la clef avec Tristan. Et peut-être qu'on trouvera aussi des incohérences dans ce qu'il racontera.

"Bien joué" Lance Tristan à Charlie

En effet, elle a fait une bonne fouille, mais cela ne rend le mystère que plus épais.

"Une marque dans le placard... C'est souvent que les gosses imaginent des monstres qui s'y cachent. Là, ou sous leur plumard. T'as regardé en dessous d'ailleurs ?"

"Il y a un risque qu'il garde la clé sur lui. Et qu'on se le mette à dos si on se fait griller" Fait-il remarquer par la suite.

- Je peux demander au père de raconter les faits, oui. Mais comme le dit très justement Tristan, peut-être qu'il garde la clé sur lui. Est-ce que vous voulez tout de même essayer de l'interroger ? Nous n'avons rien à perdre, en soit.

Neith hoche ensuite la tête à la remarque très juste de Tristan concernant le lit. Si Tomas imaginait qu'un monstre se cachait dans sa chambre, c'est une autre cachette potentielle. Et surtout, cette trace noire n'est pas apparue toute seule non plus. Il y avait peut-être bien quelque chose dans la chambre avec Tomas hier.

Si Charlie répond qu'elle n'a pas regardé sous le lit, alors il s'en chargera lui-même.

"Je suis pour l'interrogatoire, mais il a déjà l'air sacrément remonté. Ce qui est normal pour un gars qui vient de perdre son gosse."

Ou pour quelqu'un qui cache son jeu.

Laissant Tristan regarder sous le lit, elle l'interrogera du regard lorsqu'il se relèvera.

- On est là pour l'aider, s'il répond pas à nos questions j'enfonce la porte. On saura très vite s'il est coupable.

Son ton est tranquille, et elle semble tout à fait sincère dans ces propos. Le regard en direction de la porte en question, une curiosité presque enfantine dans ses yeux, elle poursuivra sur le même ton détaché :

- D'ailleurs, est-ce que les autres victimes se connaissent entre elle ? Peut-être que si par exemple le père est impliqué, d'autres victimes sauraient le reconnaître. On devrait envoyer une photo aux autres pour qu'ils demandent, au cas où.

Sous le lit, Tristan ne verra rien d'anormal. Pas de trace noire comme dans le placard. Quoi qu'il se soit passé dedans, ce n'est pas arrivé sous le lit.

- C'est une bonne question, Charlie. On leur demandera pendant l'interrogatoire.

La jeune femme descend alors, sûrement accompagnée par le reste du groupe. Une fois dans le salon, ils peuvent voir que la mère est assise sur une chaise, un mouchoir à la main. Elle a recommencé à pleurer semble-t-il. Le père, quant à lui, sort de la cuisine avec un verre à la main. Le liquide dedans est transparent, mais il ne s'agit peut-être pas d'eau.

- Nous avons trouvé une marque noire sur le mur de votre maison, étiez-vous au courant ? Savez-vous qui l'a laissé ? Il y a aussi une trace noire dans le placard de votre fils, était-ce déjà là avant ?

Oui, Neith met directement les pieds dans le plats, mais ils n'ont pas de temps à perdre. Tomas a disparu hier et un autre enfant est potentiellement en danger si rien n'est fait d'ici deux jours.

- Il y aussi une pièce à l'étage, verrouillée. Serait-il possible que nous y jetions un œil ?

Cette fois-ci, Neith fixe le père.

Concernant la marque sur le mur extérieur de la maison, la mère explique qu'elle n'est pas au courant. Ils ne possèdent pas de craies ou de fusain, donc ça ne peut pas venir d'eux. Pour la trace noire dans le placard, la mère est catégorique : ce n'est pas normal. Il n'y a jamais eu de telle trace dans la chambre de son fils.

Dès que Neith aborde le sujet de la pièce verrouillée, le père se renfrogne.

- C'est mon bureau, mais y a rien à voir. Cherchez plutôt mon fils au lieu de fouiller dans des affaires qui vous regardent pas !

La réaction de l'homme est assez agressive, et il est clairement sur la défensive. Neith laisse les recrues tirer les conclusions qu'ils souhaitent à ce sujet, et intervenir si elles le veulent.

- Est-ce que vous connaissez une petite fille nommée Milyena ? Ou ses parents ? Elle a disparu il y a quatre jours.

La mère fait non de la tête mais explique qu'il devrait y avoir un rassemblement entre les parents des enfants disparus demain à la mairie.

"Rien à signaler" Informe t-il en se redressant.

Le jeune homme accompagne donc ses deux alliées et redescend. Debout et silencieux, il est un peu gêné à cause de la mère, notamment parce qu'il ne peut même pas faire preuve de la politesse d'usage en ce genre de circonstances. Il jette un coup d'oeil au verre mais ne fait pas de commentaire. S'il s'agit d'alcool, l'haleine du père parlera d'elle-même.

Quand au fait que Neith mette les pieds dans le plat, il ne trouve rien à y redire. Pas le temps de niaiser comme on dit dans le milieu.

"Dis lui que tout fouiller nous aiderait peut-être à trouver des indices. Chaque détail peut compter"

D'ailleurs, aucune fouille intensive n'a été faite de toute évidence, sinon les marques auraient déjà été trouvées.

Charlie note les infos dans un coin de sa tête, et n'ajoute rien à la réplique de Tristan. Elle fait juste craquer ses doigts, comme si elle se préparait déjà à enfoncer la porte, à moins que ça ne soit qu'un simple geste machinal. Elle ne partira pas d'ici sans avoir inspecté cette pièce, n'ayant que très peu envie d'être ralentie dans l'enquête par ce père un peu louche.

- Peut-être qu'on devrait y aller, à cette réunion des parents des victimes, si jamais certains se reconnaisse ou même si l'ennemi revient pour voir la tristesse qu'il a provoqué. Il sera peut-être parmi eux.

- C'est une bonne idée, oui. Cela nous permettrait d'essayer de trouver d'autres points communs potentiels, commente Neith à la suggestion de Charlie.

Le père prend ensuite la parole après la remarque de Tristan, traduite par la blonde au chapeau.

- Vous trouverez rien qui pourra vous aider à retrouver mon fils, je vous dit ! Laissez-moi avec ça, maintenant !

Il commence à faire demi-tour quand cette dernière l'interpelle une dernière fois.

- Pouvez-vous nous dire ce qu'il s'est passé ce soir-là, quand votre fils a disparu ? Qu'avez-vous fait ?

Le père se fige une seconde avant de se retourner, plus énervé que jamais.

- Rien de particulier. On était à table, il est parti se coucher et le lendemain, il était plus là. On a rien entendu, pas vrai chérie ?

Dès qu'il s'adresse à sa femme, celle-ci se referme sur elle-même, tête baissée. Elle ne regarde ni son mari, ni les membres du Blue Moon.

Tant l'attitude du mari que de la femme lui mettent la puce à l'oreille.

"Ouais non il est louche. Si c'est pas une créature, il a peut-être quand même un truc à voir. Si ça se trouve c'est une histoire de sacrifice ou de vente de gosses à un démon."

Il pause un instant et ajoute :

"Ces marques ça me fait presque penser à... je sais pas... Un truc du genre "hé c'est bon, on a ramené le bétail qui se trouvait ici". C'est trop suspect."

Il fronce les sourcils.

"La femme parlerait peut-être plus facilement en étant séparé de son mari. Et lui on peut toujours le secouer un peu"

Charlie soupire bruyamment puis s'avance jusqu'au père sourire aux lèvres, ses bottes frappant durement le sol. Elle s'arrête à moins d'un mètre de lui pour prendre la parole, comptant sur Neith pour traduire ses mots même si elle n'y met pas son ton presque menaçant.

- Vous avez l'air plutôt coupable pour une victime, va falloir nous ouvrir cette porte ou je l'ouvrirai moi-même.

Neith ne dit rien sur la première proposition de Tristan, car il peut avoir raison dans une certaine mesure. Mais pas besoin de le dire aux recrues pour l'instant.

- Ton hypothèse est très intéressante. En tout cas ce qui est sûr, c'est que cette marque est probablement du fait du kidnappeur.

Charlie tente une bonne approche. Du moins, ça aurait pu mieux fonctionner si elle s'était vraiment montrée intimidante, mais l'homme ne semble pas plus impressionné que ça. Peut-être est-ce dû à son âge.

- Bah défoncez-la mais je vous préviens, je vous envoie la facture !

Du fait de sa proximité, la jeune femme peut aisément constater que ce n'est pas de l'eau dans son verre, mais bien de la vodka.

- Une idée de comment séparer le couple ? interroge Neith en direction de Tristan.

Tristan s'attendait presque à ce que l'homme se montre violent envers Charlie. Heureusement il n'en est rien.

"Euh... On peut assommer le gus ?"

Il plaisante, évidemment.

"Hm... un de nous inspecte la pièce verrouillée en demandant au mari de venir afin qu'il constate qu'on ne fait rien de répréhensible. L'autre en profite pour interroger la femme"

En compagnie de Neith, forcément, vu qu'elle fait l'interprète.

L'odeur et le contenu du verre distrait Charlie de sa mission principale, qui compte bien sur l'effet de surprise pour s'en saisir et le cul sec. Une bonne vodka, directement du pays, voilà qui remettait les idées en place.

- Très bien, t'enverras la facture au Blue Moon, qu'elle répond ensuite en haussant les épaules, revigorée par le breuvage.

La réponse de l'homme ne semblait pas tant que ça la perturber, puisqu'elle écarte tranquillement un pan de son manteau pour attraper l'arme attachée à sa cuisse. Voilà qui suffirait à casser la serrure, pense-t-elle en observant le brillant du canon d'un œil quasi attendrit.

- Allons-y !

Et elle se dirigera sans plus attendre vers l'escalier, le pas presque dansant et l'arme toujours dans sa main. Il était clair que si personne ici ne faisait rien pour l'empêcher d'exploser cette porte à grand coup de beretta, elle n'hésiterait pas à le faire.

C'est donc Tristan qui s'occupera de l'interrogatoire en compagnie de Neith.

Lorsque le père de famille aperçoit l'arme de Charlie, il écarquille les yeux et a un mouvement de recul. Il ne semble pas très à l'aise et lorsque la jeune femme monte vers son bureau, il la suit en criant. Une fois devant la porte, il se poste entre elle et Charlie, bras tendus avant de sortir la clé de sa poche et de la tendre à la jeune femme, non sans avoir lâché quelques mots mécontents en russe, probablement des insultes.

Une fois son mari éloigné, la mère se met à nouveau à pleurer.

Tristan espère que Charlie aura la présence d'esprit de crier si quelque chose se passe mal. Plutôt que de coller une bastos dans la tête du père.

"Oula..." Marmonne t-il

Toujours un peu gêné, il prend néanmoins l'initiative de s'approcher de la mère et de lui tapoter doucement le dos.

"Si vous savez quelque chose, il faut nous le dire. C'est peut-être ce qui fera la différence entre retrouver votre enfant et le perdre pour toujours"

Un peu brutal mais il n'a pas le temps d'y aller avec le dos de la cuillère.

Pas sur que Charlie réagisse comme Trsitan l'espère si danger il y a, mais pour l'instant tout va plus que bien puisqu'elle a finalement réussit à avoir ce qu'elle voulait. Répondant aux insultes du père par un sourire aussi faux que large, la rockeuse range l'arme à sa place pour se saisir de la clef et ouvrir la porte. Elle ne se soucie pas du père et ouvre la porte en grand pour y entrer rapidement, ses yeux parcourant déjà tout ce qui s'y trouve et tentant de ressentir chaque chose. Elle aurait bien aimé que Neith soit là pour apporter ses précisions de divination, mais elle allait pour l'instant devoir se débrouiller.

La mère reste silencieuse un instant, son regard oscillant entre Tristan et Neith. Elle prend un nouveau mouchoir avant de décider de se confier.

- Mon... Mari vous a menti. Il n'était pas présent la nuit de la disparition de mon fils... Elle avale un sanglot, continuant son explication. Il y a quelques mois, il a perdu son emploi et depuis... C'est devenu de pire en pire à la maison. Il ne fait rien de ses journées à part boire et... Il peut parfois se montrer agressif.

La mère ne peut retenir ses larmes désormais.

- Le soir de sa disparition, nous étions à table et... Tomas ne supportait plus la situation... Son père qui est tout le temps bourré, moi qui ne sait plus quoi faire. Il était sans cesse en colère et en rébellion, mais je peux le comprendre. C'est dur de vivre tout ça à dix ans... Mais il a eu un mot de travers et je l'ai giflé... Il est parti dans sa chambre, mon mari est sorti toute la nuit... J'ai pris l'habitude de prendre des somnifères sinon je n'arrive pas à dormir... Si ça se trouve, il a crié et je n'ai rien entendu...!

La femme craque à nouveau et se remet à pleurer.

Dans la pièce, Charlie constate qu'il s'agit d'un bureau, comme le père l'a dit. Plusieurs papiers sont éparpillés dessus et celui-ci est en désordre. En s'approchant, Charlie peut voir que tout est écrit en russe, elle ne peut malheureusement pas le déchiffrer.

"Donc il est bien parti de son plein gré... mais ça n'explique pas la marque. Et ça n'explique pas pourquoi il a menti."

Et ça n'explique pas la présence d'Ether dans la chambre...

"Vous avez une idée d'où Tomas aurait pu aller ? Des amis peut-être ? Ou même... est-ce possible que votre mari ait quelque chose à voir avec la disparition ?"

La mère semble t-elle dire toute la vérité ?

Charlie fronce les sourcils, à pas grand chose de s'énerver devant l'absence d'éléments.
Après un regard en direction du père, qui allait peut-être s'efforcer de cacher des preuves quand elle aurait le dos tourné, elle reprendra son inspection des lieux. Elle avait sentit quelque chose dans cette pièce en montant, c'est qu'il devait y avoir quelque chose.

La mère secoue immédiatement la tête.

- Il ne serait jamais parti, je le sais. Quand ça n'allait pas, il préférait s'enfermer dans sa chambre et jouer sur sa console. Mais il ne serait pas parti, ce n'est pas le genre de mon fils.

La mère est sûre d'elle et n'a visiblement rien de plus à ajouter. Pour elle, c'est un enlèvement, son fils ne peut pas être parti de son plein gré. Concernant son mari, elle répètera qu'il n'était pas à la maison, donc il ne peut pas avoir enlevé leur enfant. Et même si elle lui reproche beaucoup de choses, il n'aurait jamais fait de mal à leur fils. Neith écoute la mère et après quelques secondes, se tourne vers Tristan pour lui signaler qu'elle ne détecte aucune trace de mensonge chez la mère.

La fouille de Charlie lui fait trouver d'autres papiers. D'ailleurs, même s'ils sont rédigés en russe, elle identifie quelques nombres avec plusieurs chiffres et le signe des roubles juste à côté. Il semblerait que ce soit des factures. Le père est resté hors du bureau, donc aucun risque qu'il ne tente de cacher quelque preuve que ce soit.

Charlie soupire. Elle fera le tour du reste de la pièce, cherchant une nouvelle marque par exemple, ou un quelconque objet suspect. Tout ça n'aurait quand même pas servit a rien elle refusait d'y croire.

Aucune trace de mensonge donc... Mais ça ne veut pas dire que c'est la vérité. Simplement qu'elle croit à ce qu'elle dit.

"Merci. Courage, nous allons tout faire pour vous ramener le petit"

Il tourne la tête vers Neith, sourcils froncés.

"Papa va devoir nous dire où il était cette nuit-là. Et ce qu'il faisait"

Charlie ne trouve aucune marque suspecte, ni aucune trace comme celles déjà trouvées. Il semble que le bureau ne soit pas une pièce liée à la disparition du petit garçon.

Neith hoche ensuite la tête, d'accord avec les dires de Tristan. Plus qu'à attendre qu'il redescende avec Charlie.

Tristan attend donc.

"Tu n'as rien senti de particulier grâce à tes pouvoirs ?" Demande t-il à Neith

Charlie n'insiste pas. Elle jettera un regard au père qui signifiait clairement "pourquoi ?", alors qu'elle ne comprenait pas pourquoi il avait prit tant de peine pour masquer cette pièce alors qu'à priori il n'y avait rien.
Ne sortant pas pour autant, elle se laisse tomber sur la chaise derrière le bureau et se tourne vers le père pour le questionner en anglais, ne parlant pas trop vite et espérant qu'il y comprenne quelque chose :

- Elle venait d'où votre vodka ?

L'affaire ? Neith et Tristan s'en chargeait. Et puis établir un lien avec le père permettrait peut-être d'obtenir des infos ensuite. Et ça laissait plus de temps au reste de l'équipe en tête à tête avec la mère.

Neith regarde alors Tristan :

- Le père est louche, et son attitude l'a prouvé. Il faut juste attendre que Charlie revienne avec ses trouvailles. Sinon, concernant la mère, elle a dit tout ce qu'elle savait et c'est la vérité. Pour l'instant, je ne capte rien de plus.

La Magie de divination est complexe, et même si Neith est une experte dans cette Magie, elle ne peut pas non plus tout prévoir à l'avance.

-Et toi Tristan, qu'est-ce que tu penses de tout ça ? As-tu déjà des idées ?

Le père lâche un grognement au regard de Charlie. Il se sentait jugé, encore. Il avait pris l'habitude depuis quelques mois maintenant de voir ce genre de regard chez sa femme. Mais lorsque Charlie lui parle de sa vodka, il hausse les sourcils, visiblement étonné. Pourquoi lui parlait-elle de ça ? Il se contente de hausser les épaules et de répondre dans un anglais très approximatif avec un très fort accent russe :

- Vodka venir magasin. Pourquoi ?

"Et bien..."

Il semble hésiter. D'habitude, il adore dire tout ce qui lui passe par la tête, même quand il s'agit de conneries. Surtout quand il s'agit de conneries en fait. Mais là il s'agit de quelque chose de sérieux.

"Je me demande si le père n'a pas vendu son gamin à quelque chose d'occulte afin de régler leurs problèmes d'argent."

Charlie soupire à nouveau avant de se lever brusquement.

- Même pas foutu de filer des bonnes adresses, grogne-t-elle avant d'attraper sans ménagement quelques factures sur le bureau puis de redescendre sans un regard pour le père.

Marchant d'un pas vif, elle posera les feuilles dans un claquement sonore devant ses coéquipiers.

- Voilà tout ce que le daron planquait en gros. Des factures. Et vous des nouvelles ?

Neith reste à nouveau silencieuse. C'est une possibilité en effet, et la vérité est qu'il n'y a même pas besoin de s'approcher de l'Occulte pour faire du trafic d'enfants.

- Donc si je comprends bien ton raisonnement, tu penses qu'à cause de possibles dettes, il a vendu son enfant à l'Occulte. Ça impliquerait potentiellement que quelqu'un fasse le lien entre la créature et le père.

Une autre personne pourrait donc tremper dans cette histoire de disparition.

- Mais comment expliques-tu les autres enlèvements ? Ton hypothèse se tient, mais elle est peut-être trop spécifique à cette famille.

En tout cas, ils ont matière à réfléchir.

Quand Charlie redescend, la père la suit, évidemment. Une fois les feuilles posées bruyamment sur la table, Neith se permet de regarder.

- Il n'y a pas que des factures, Charlie. Il y aussi des lettres d'huissiers. Apparemment, ils sont menacés d'expulsion.

"Les gens commettent des erreurs, ça arrive"

Et tant mieux sinon il y aurait plus de gens impunis.

"Surtout quand ils sont dans une mauvaise passe. Je peux aussi me tromper, mais le gosse semble être parti de son plein gré... à moins qu'il n'ait suivi une personne en qui il avait confiance ?"

Il croise les bras.

"Peut-être oui... Ou alors... tout le monde est de mèche. Tu sais genre... un pacte fait avec une entité, en échange d'un enfant à venir. Et la collecte ne se passerait pas forcément toujours bien."

La nature des documents amenés par Charlie ne font que renforcer une de ses hypothèses, n'est-ce pas ? D'ailleurs il résume rapidement à la rockeuse ce qui s'est dit en son absence avant de reporter son attention sur Neith.

"Demande au père s'il a conclu un arrangement avec quelqu'un pour l'aider face à ses dettes. Juste ça pour le moment, sans évoquer l'occulte ou une éventuelle responsabilité quand à la disparition de Tomas."

Ecoutant les déductions des deux autres, elle remercie Tristan d'un signe de tête lorsqu'il lui détail ce qu'elle avait raté.

- Un trafic donc ? Si le père est impliqué, ça expliquerait que les autres disparitions se soient mal passé alors qu'ici on dirait qu'c'est jamais arrivé. On devrait vraiment aller demain à la réunion des victimes, d'autres victimes diront peut-être l'avoir vu rôder le daron autour de chez eux.

Lorsqu'elle parle du père, la rockeuse le désigne d'un mouvement de tête négligent.

Neith réfléchit à toutes les idées proposées par Tristan.

- S'il a suivi quelqu'un en qui il avait confiance, pourquoi y a-t-il autant d'énergie éthérique dans sa chambre ? Pareil pour le fait qu'il soit parti de son plein gré, ça ne colle pas avec les relevés du BRIO.

Ça ne colle pas non plus avec la marque trouvée sur le mur extérieur de la maison. Ils ne savent pas encore ce qu'elle signifie, mais ce ne doit pas être anodin.

- Un pacte, hmm... C'est tout à fait possible, en effet. Et on en reviendrait à l'idée que la créature n'agit pas seule. La question dans ce cas est combien de personnes sont impliquées ? La mère a l'air réellement bouleversée. Pour le père, c'est plus compliqué parce qu'il n'est pas sobre. Mais est-ce qu'il aurait été capable d'aller jusqu'à donner son fils ?

Neith se tourne ensuite vers Charlie.

- Personne n'a été aperçu rôdant près des maisons, donc je ne pense pas que les parents des enfants disparus pourront nous apprendre quelque chose de plus à ce sujet. Mais nous pouvons toujours essayer.

La jeune femme se tourne ensuite vers le père pour savoir s'il a conclu un quelconque arrangement pour éponger ses dettes. Ce à quoi il répond négativement.

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