Bar du Blue Moon

Admin MJ Humeur : The End is near

Il s'agit d'un bar au comptoir assez vintage. Lieu d'accueil des nouveaux venus ainsi que salle "principale" du bar, où tout le monde peut se retrouver pour discuter et se détendre un peu. Ou pour faire de nouvelles rencontres, qui sait.

**Dante**

Une nuit de plus, le Blue Moon était ouvert. Dante, comme à son habitude, s'amusait à jongler entre ses différents clients. Des clients tous un peu différent, venant de différents coins du globe, autant jeune que..Moins jeunes, pour certains. Comme à son habitude, il servit son verre de lait à Léo, un garçon blond qui vient squatter le bar de temps à autre, ce dernier aimant discuter avec avidité et curiosité avec les différents clients. Cela le faisait rire, mais il préférait éviter de montrer ça en public. C'est pour cela que généralement, il préférait rester muet et rigoler intérieurement, lorsque ce dernier pouvait observer le jeune homme

-Allez, va, tu me racontera avec qui tu as échangé cette fois-ci.

Pour une fois, il pouvait se poser. Tous les clients semblaient occuper à discuter d'affaires plus ou moins sérieuses, d'autres, au contraire, prenaient simplement du bon temps. Loin des Communs, ces gens-là pouvaient profiter de la vie comme ils le désiraient. Ici, pas besoin de jouer la comédie ou de faussement rire aux nez de certains collègues en disant que la magie n'existait pas. Non, ici, ils étaient entre connaisseurs. Et bien sûr, tout comme la pancarte du bar semblait l'afficher : règle numéro une, on ne parle pas du Blue Moon. Dante aimait la discrétion, ainsi que les fous. Au moins, eux, ils sont divertissants. Même si généralement, en pensant tout savoir, ils tombent généralement de haut en parlant avec lui ou avec d'autres usagers du bar.

-Une belle bande de branquignoles.

Léo était partis depuis quelque temps discuter avec des usagers du bar, alors que lui, il se tournait, rêveur, vers la porte. Allait-il avoir de nouvelles têtes ce soir ? Peu de chances, en réalité. Mais la prochaine récolte allait peut-être enfin changer quelque chose à ce quotidien qui devenait de plus en plus étouffant, surtout pour lui, dont les récents évènements ne cessaient de parvenir à ses oreilles. Ca, ainsi que tous les représentants des Communs qui ne cessaient de venir geindre au bout de son téléphone.

-S'ils ne sont pas content, ils n'ont qu'à retrousser leurs manches et me proposer leur aide, foutus bureaucrates...

Arrivant près du bar, une jeune femme s'approche. Elle semble venir d'une autre pièce du Blue Moon, puisqu'elle n'a pas franchi la porte d'entrée. Sans prêter attention aux autres clients, dont certains sont des habitués, elle vient s'asseoir sur un des tabourets face au comptoir.

- Tu me sers un verre d'eau, s'il te plaît ?

Elle regarde Dante sans se douter de tout ce qu'il a en tête. Il se confiera peut-être s'il en ressent le besoin.

**Dante**

Sortant de ses pensées, il lève la tête vers la jeune fille, visiblement surpris de la voir venir ici ce soir

-Oh, Neith, tu es là. Oui, bien sûr.

Le barman se relève donc et prends un verre propre qu'il remplit d'eau, avant de lui tendre

-Tu t'es décidée à sortir de ton antre, ce soir ? La prochaine Récolte ne t'excite pas trop ?

Il lui fera remarquer ceci avec un léger sourire en coin, bienfaisant, pour une fois, changeant de son habituelle expression neutre

- Merci.

Neith prend le verre que Dante lui tend et en boit une gorgée avant de le reposer.

- J'avais soif, mais j'y retourne bientôt, commence-t-elle par répondre. Elle regarde ensuite Dante avant de tourner la tête vers la porte d'entrée du bar. Si cela m'excite ? Non. J'attends simplement de voir quelles personnes vont venir. Inutile d'être exalté pour si peu.

Comme à son habitude, et contrairement à Dante qui sourit, Neith aura conservé son éternelle expression neutre, ne manifestant aucune émotion particulière dans sa voix.

**Dante**

-Ah bon ? Même pas un peu curieuse ? Tu sais, j'en connais une qui serait ton total opposé, si elle était là.

Il élargit un peu plus son sourire en coin, alors qu'il se sert à lui aussi un verre d'eau

-On aura besoin d'eux, dans tous les cas. Mon téléphone ne fait que sonner ces derniers temps. Visiblement, de plus en plus de personnes s'inquiètent de la Brume et des "choses" qu'elle contient habituellement. Le Bureau de Recherches et Investigations Occultes, aussi, ne peut s'empêcher de m'appeler, comme tous les autres. À croire que plus le temps passe, plus ils deviennent dingues eux aussi...Je préfère ne pas parler des hauts gradés chez les Communs. Eux aussi, ils ont leur part d'inquiétude.

Neith pose à nouveau son regard sur Dante.

- Elle a tendance à être trop expansive, surtout. Nul besoin d'être aussi enjoué à ce simple fait. Techniquement, des gens viennent au bar tous les jours.

Encore et toujours son fameux côté terre-à-terre. Neith reprend une nouvelle gorgée de son verre.

- Tu as une idée de la raison de cet inquiétude ? Tu as remarqué des changements dans la Brume ?

Peut-être qu'ils s'affolent tous pour rien.

**Dante**

-Oh, expansive n'est pas le mot que j'aurais employé...M'enfin. Je n'hésiterai pas à lui dire ce que tu penses d'elle la prochaine fois que je la verrai, donc...Très prochainement.

Puis, il fera un non de la tête, songeur

-Tout ce que je sais, c'est que les incident "anormaux" se multiplient aux 4 coins du globe. Et que les services de désinformations commencent à avoir du mal à cacher tout ça. C'est aussi ce dont me faisait part le bureau des bouffeurs de cuisses de grenouilles. Voilà pourquoi on a autant besoin de "sang frais" ici, pour nous aider à comprendre ce qui se trame ici. J'en profiterai, lors de ma discussion avec elle, si elle ne saurait pas quelque chose. En tout cas, ça ne me dit rien qui vaille toutes ces histoires.

- On peut la qualifier de bien des choses, tu sais.

Neith écoute ensuite Dante avec une grande attention. Elle semble elle-même réfléchir aux causes possibles de cette agitation.

- Il est vrai que si ça se multiplie, c'est problématique. Tu n'as eu aucune mauvaise nouvelle de ton côté ?

Elle marque ensuite une pause avant de reprendre :

- Si elle vient, ne lui dit pas où me trouver.

**Dante**

-Aucune. Mais le monde est tellement vaste qu'il est normal que je ne sois au courant de rien. Du moins, pour le moment...

Dante aura avaler petit à petit son verre d'eau, avant de le finir, haussant les épaules concernant sa dernière remarque

-Comme tu veux, mais tu sais, que ce soit de moi ou d'un autre, elle finira par savoir où tu te planque. Et puis, tu ne peux pas renier le sang qui coule dans tes veines. Elle fait partie de ta famille. Et la famille, surtout si elle est bonne, c'est sacré. Crois-moi, tous n'ont pas ta chance. Je sais de quoi je parle.

Puis, il commencera à se servir un shot de whisky, pur, alors que sa tête semble d'un seul coup prise dans une spirale de pensées.

- Ce serait quand même étonnant que tu aies un train de retard sur les autres. Ça ne te ressemblerait pas. Petite pause. A moins que tu n'aies déjà tes propres hypothèses et que tu veuilles vérifier certaines choses avant de les dire.

Ce serait une méthode prudente, et sûrement celle que Neith privilégierait si elle était à la place de Dante.

- Oh, je sais. Et ne t'y trompes pas, je l'aime. Je veux simplement éviter une conversation qui ressemble à toutes celles auparavant et qui est quelque peu désagréable. C'est ainsi que je suis, et tu sais bien que personne ne peut me changer.

En ce sens, elle lui ressemble beaucoup. Neith reprend une nouvelle gorgée de son eau.

**Dante**

-Tu commences à me connaître, ma petite Neith. C'est bien.

Le trentenaire posera sa main sur le crâne de la jeunôt, ébouriffant légèrement ses cheveux, un petit sourire goguenard sur les lèvres, avant de reprendre un peu plus son sérieux

-Les temps changent, Neith. C'est ce qu'il semble se murmurer, partout où je vais. Et ces changements, même imperceptibles pour les Communs, les impactent de manière plus ou moins directes. C'est pour cela que je suis curieux des nouvelles têtes qui vont nous rejoindre, même si, pour certains, leurs profils sont déjà prometteurs. D'autres, quant à eux, méritent qu'on les surveillent de près. M'enfin, nous verrons cela le moment venu.

Presque mû par une curiosité morbide, le barman ne peut s'empêcher de sourire. Un sourire qui ferait poser des questions à n'importe quelle personne ne connaissant pas le bonhomme. Le genre de sourire à faire frémir de peur n'importe quel nouveau venu, fort heureusement, ce n'était pas le cas ici. Mais Neith est habitué à ce sourire et sait que derrière cette impression se cachent des ambitions et pensées différentes, à contre-courant de cette première impression.

-D'une certaine manière, tu parles comme elle. Ne t'en fais pas, je ne dirai rien. Ça serait bête de vexer ma petite protégée préférée.

Une fois de plus, le téléphone semble sonner, faisant lever les yeux au ciel à Dante, alors qu'il décroche le combiné sortis d'un autre siècle

-Dante, que puis-je faire pour vous ?

Au loin, un jeune homme semble commencer à jouer du piano, alors que, une fois de plus, la nuit bat son plein dans cet endroit aussi étrange que fascinant

- Depuis le temps, ce n'est pas si étonnant.

Elle le regarde quand il ébouriffe ses cheveux, ne disant rien. Une fois qu'il a fini, elle se recoiffe juste assez pour que ses cheveux reprennent un aspect naturel.

- Nous verrons bien le moment venu. C'est pour bientôt de toute façon.

Son ton est toujours neutre, ne trahissant aucune de ses émotions ou pensées. Le fait est qu'elle se demande ce qui se trame pour que tous soient aussi affolés, mais elle le saura bien un jour ou l'autre. Et si Dante a besoin de nouvelles recrues, c'est que ce doit être plus ou moins imminent.

- Je sais. Nous avons beaucoup en commun toutes les deux.

Alors que le téléphone sonne et que Dante va répondre, Neith en profite pour finir son verre d'eau.

**Dante**

Dante se sera concentré sur le combiné, écoutant avec un certain intérêt son interlocuteur, avant de noter quelque chose sur un bloc-note, posé juste à côté du téléphone

-Ça marche. On fait comme ça. Bonne soirée.

Puis, il raccroche le téléphone, soupirant quelque peu avant de se gratter le menton

-Encore une histoire avec le BRIO, apparemment, ils ont détecté un pic de 7 sur l'échelle de Kardec a un endroit de Paris. Il semblerait que je vais devoir les aider. Je peux te confier le bar en attendant, si cela ne te dérange pas ? Ou tu préfères que je foute tout le monde dehors ?

Le beau monde continuant de s'amuser, la réponse peut paraître évidente, mais bon, si Neith ne veut pas gérer le bar, elle n'est en rien obligée

-Bien sûr, je te dédommagerai si tu te décides à tenir le bar. Vu que je suis en déplacement, je peux peut-être voir pour t'acheter quelque chose, sinon, je te passerai quelques pièces d'or.

Lorsque Dante raccroche le téléphone et reprend la parole, Neith pose son regard sur lui.

- Ils ne t'ont pas donné plus d'informations ?

Vient alors la question du bar. Sa première volonté est de demander si Prométhée ne peut pas s'en charger, mais elle se souvient qu'il n'est pas disponible pour l'instant. Elle se tourne alors légèrement pour observer tout ce beau monde insouciant dans la salle. Evidemment, refuser n'est pas une éventualité.

- Je vais chercher le livre que je suis en train de lire et je viens prendre la relève. Et je n'ai besoin de rien.

Sans plus de formalités, la jeune femme se lève de son tabouret.

**Dante**

-Que dalle. Je verrai bien sur place.

Il sort un paquet de cigarettes Lucky Strike de sa poche, puis en allume une avant d'ouvrir la porte

-Merci ma puce, je te revaudrai ça.

Il partira après coup, laissant la jeune femme gérer le bar en son absence.

Après un rapide aller-retour à la bibliothèque pour récupérer son livre afin de s'occuper, Neith sera revenue derrière le bar et aura passé le reste de la soirée à lire ou répondre aux demandes des clients.

Ce soir Neith, sera restée au niveau du bar, un verre d'eau et un livre près d'elle. Dante lui avait dit que les nouvelles recrues devaient arriver, elle se devait d'être présente pour les accueillir et les rencontrer.

**Dante**

Dante, pour une fois, n'aura pas ouvert son bar au public. Il n'y aura personne, à part les différents employés. Le calme résidait dans le bar, alors que, lui, de son côté, s'amuse à nettoyer des verres ici et là.

-Ca ne devrait plus tarder avant que l'un d'entre eux ne déclenche la sonnette.

Depuis la porte de la bibliothèque, c'est un autre résident du Blue Moon qui fait son arrivée pour cette soirée particulière. Revenant comme ses collègues peuvent s'en douter de la salle d'entraînement, Prométhée vient se placer, chose rare, au niveau du bar pour attendre les nouveaux venus. Il gratifie Neith et Dante d'un simple signe de tête, ne souhaitant pas s'étendre en mondanités inutiles, et fixe de toute sa hauteur sous son impénétrable masque la porte d'entrée du Blue Moon. Dante disait vrai, ça ne devrait plus tarder désormais.

Gaston passe donc sa tête et son corps tout entier pour entrer. Il referme délicatement la porte et observe alors le lieu si légendaire.

Il garde son sac sur son épaule, toujours appuyé par sa main gauche. Des regards ? En tout cas le sien est immédiatement attiré vers le comptoir.

**Dante**

-Qu'est-ce-que je te sers, garçon ?

C'est la seule parole de Dante à son encontre, alors qu'une musique de jazz se fait entendre en fond

Gaston s'approche du comptoir et s'empare alors d'un siège. D'une mine pensive, réfléchit quelques instants, avant de répondre avec assurance :

- Un Moscow Mule. Merci bien.

Et puis tel un expert de l'endroit et mimant l'habitude, il pose sa main sur le comptoir et tapote tranquillement le meuble de son index.

Pour le moment il profite de la musique et jette quelques coups d'oeils discrets par ci et par là. Se contentant pour l'instant d'un simple :

- Bel endroit.

Ainsi que d'un sourire aimable.

**Dante**

Ainsi, Dante se met à préparer son cocktail, devant l'homme bien seul, seulement entouré d'une jeune femme en train de lire et d'un étrange gars avec un masque sur le visage.

A sa remarque, il accordera un léger sourire fier

-Je sais, on me le dit souvent. Mais merci.

A côté du comptoir se trouve une grande, très grande silhouette masquée qui culmine à vue d'oeil à pratiquement trois mètres de haut. Celle-ci toise le nouvel arrivant, et le salue d'une voix grave et d'un ton solennel qui tranche avec l'atmosphère somme toute détendue du bar.

-Bienvenue. Tu es le premier.

Charlotte passe donc la porte et arrive ici. Il semblerait que ce soit bel et bien un bar. Et étrangement, sans plus d'étrangetés que ça, à l'exception du type masqué, sûrement le videur vu sa carrure. Elle s'attendait à ce que tout cela soit une façade, mais malgré sa déception, quelque part c'est plus rassurant pour elle.

-Bonsoir.

Dit-elle en s'avançant vers le comptoir, pour l'homme déjà présent et le serveur.

-Je prendrais votre meilleur bouteille.

Il fallait fêter qu'elle soit encore en vie. Et elle pourrait juger de la qualité du lieu par la qualité de la boisson.

- C'est pas la meilleure saison hein ?

S'exclame-t-il avec un léger sourire pour le coup un peu niais, tout en constatant le vide du bistrot.

- Les affaires tournent bien ?

Puis cessant de tapoter avec son index, il se contente de léger et silencieux clap de ses deux mains de manière alternée sur le comptoir, afin de patienter.
Il pose un regard observateur sur la jeune femme, avant de se rencontrer sur le comptoir. Il hoche simplement la tête poliment envers la nouvelle venue.

Pour le gars au masque il aura hoché la tête en répondant "Sympa le masque" et un "Ho rien de plus naturel" suite à ce compliment.

**Dante**

Le barman, qui observe ce beau monde de son 1M90 et de ses 35 ans (du moins, il en paraît entre 35 et 37), finit la préparation du cocktail et le pose juste devant le Gaston.

-En réalité, c'est ma meilleure saison. Mon bar tourne mieux la nuit, allez savoir pourquoi. Là, c'est juste que j'ai décidé de n'accueillir que quelques personnes, ce soir.

Puis, observant l'entrée de la nouvelle, il arque un sourcil

-Dis moi ma petite, loin de moi l'idée de te juger, mais je suis pratiquement sûr que t'aurais pas assez pour ma meilleure bouteille.

Il répond simplement d'un hochement de tête à la remarque du premier arrivant. S'il n'était pas masqué, on aurait sans doute pu voir ses sourcils se froncer devant la suivante. Quel âge avait-elle ? Il n'avait jamais vu un visage aussi juvénile dans l'enceinte du Blue Moon. Le géant peu bavard reste quoi qu'il en soit silencieux, toisant les clients alors qu'ils arrivent.

Gaston sourit et commence à consommer le breuvage. Il aura évidemment salué d'un signe de la tête Dante lors du service. Cela dit il jette un regard inquiet pendant quelques secondes lorsque le barman parle du prix de la bouteille pour la jeune fille à côté de lui. Cela dit, il se contente de la jouer fine, et sympathique, à la Gaston finalement.

- Au fait, moi c'est Gaston.

Présente-t-il tout en tendant sa main droite afin de créer un premier lien, il fallait profiter de la proximité affichée par le tavernier.

Elle lève un sourcil. Même si son jeune âge pouvait laisser penser qu'elle n'avait pas de quoi payer, ses vêtements devrait laisser suffisamment transparaître qu'elle n'était pas une gamine fille de prolétaire. Soit, elle ne le prendra pas mal.

-Je peux vous régler d'avance si vous voulez.

Elle sortira sa carte de crédit American Express.

Lorsque les deux premiers arrivants passent la porte du bar, Neith lève enfin la tête de son livre et les regarde. Aucune émotion particulière n'est retranscrite sur son visage, pas même un sourire. La jeune femme semble avoir une vingtaine d'années et porte un pull avec un jean. Une tenue simple, en somme.

Contrairement à ses deux amis, elle n'est pas plus étonnée que ça de la présence de Charlotte. Après tout, il ne faut pas se fier aux apparences.
Elle observe ensuite l'homme disant s'appeler Gaston. Il semble assez détendu pour quelqu'un qui vient de voir un phénomène plus qu'étrange. Mais bon, chacun sa façon de gérer les choses.

En tout cas, ayant fini ses observations, elle replonge dans son livre, prenant une gorgée de son verre d'eau.

Le chaleureux barman aura rendu à Gaston sa poignée de main et se sera présenté sous le nom de Dante; puis il aura servi les clients à leur guise, et cela tout au long de la soirée. Attendant les suivants, Prométhée ira s'asseoir dans un fauteuil qui semble être fait sur mesure à sa taille.

-Savez-vous au juste où vous vous trouvez ?

Très content, Gaston se tourne vers l'homme au masque et s'exclame fièrement en montrant la salle.

- Au Blue Moon bien sûr !

Neith aura regardé très brièvement Prométhée. Il semblait prendre les rênes de la soirée et ce n'est pas pour lui déplaire. Ça lui évitera de parler, ainsi. Mais ce qui l'intéresse particulièrement, ce sont les réponses que vont apporter ces nouvelles recrues.

Le masque se tourne vers Gaston, qui avait su nommer le bar. Ce n'était pas rare pour de nouveaux arrivants, mais ça facilitait déjà les choses. En partie.

-Que sais-tu du Blue Moon ?

- Ho trois fois rien. C'est une chaîne de bar réputée sur les réseaux ici ou là. Pour être franc je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup traîné sur le net ces derniers temps… Le travail, enfin vous voyez le tableau.

Et puis c'était marqué en gros à l'entrée. Cela dit il est sûr que l'ambiance est particulière. Mais pour l'instant il boit son verre sans pression.

Poussant la porte de du bar, une main derrière le dos, Vorona semble entrer dans les lieux comme si elle se trouvait en territoire ennemi. Sur ses gardes, comme un animal entouré de flamme et d'humain. Prête à attaquer quiconque l'approcherait de trop prêt, mais, elle fait aussi de son mieux pour ne pas laisser sa transparaître. Mais son allure de militaire, sa posture et ses traits ne l'aide pas à cacher cela.

Prométhée acquiesce devant la réponse de Gaston, sans y réagir plus que cela. Lorsqu'enfin une troisième arrivante passe les portes du Blue Moon, il l'observe à son tour. Celle-ci semblait intéressante. Elle n'avait pas la même désinvolture que les autres. Il la salue d'un signe de tête. Puis, à l'assemblée, une nouvelle question : il lui fallait bien faire la connaissance de la nouvelle Récolte.

-Présentez-vous. Que faisiez-vous avant que vos pas vous mènent ici ?

Il était temps de savoir à qui il avait à faire. Et Prométhée s'attardait moins sur les formes et sur l'amabilité que Dante; il préférait aller au fait.

Tiens, encore une nouvelle recrue. Neith lève la tête de son livre pour l'observer. Elle a une posture assez atypique, sûrement une sportive ou militaire. Après avoir regardé quelques secondes la nouvelle, Neith se replonge dans son livre. Elle écoutera toutefois les réponses des recrues à la question de Prométhée, qui est plus que pertinente. Et le fait qu'il ne tourne pas autour du pot est un trait de caractère qu'elle a toujours aimé chez lui. Sûrement parce que c'est un point qu'ils ont en commun.

Un œil vif se posera quelques secondes sur le visage de l'arrivante qui laissera à Gaston un léger moment de réflexion, mais sans plus percuter il se reconcentre sur la conversation avec un grand sourire.

- Je marchais à la recherche d'un endroit où me reposer pour cette nuit.

Répond-t-il avant de boire une gorgée de son cocktail, appelant à plus d'explications.

- J'ai beaucoup travaillé dans l'import-export. En ce moment je suis dans une phase de reconversion professionnelle où je reprends contact avec d'anciens associés afin de bâtir une nouvelle entreprise prospère basée sur des compétences de managements et sur un carnet d'adresse fournit. M'enfin je ne vais pas vous ennuyer avec toutes ces histoires.

Il boit quelques gouttes du bout des lèvres avant de montrer la porte dans un signe démonstratif.

- J'ai rencontré, entendu, un ancien, peut-être le grand-père du patron. En tout cas me voici !

Gaston se décide enfin à poser son verre sur le comptoir, et à s'accouder en lançant un regard vers la salle qui se remplie d'une nouvelle présence.

- Vous avez de la chance, Fleury-Mérogis c'est pas une grande commune et vous arrivez à avoir de nombreux clients même à cette heure. Enfin je suppose que vous êtes dans les tenanciers vu votre…
Il mime une sorte de rond montrant toute la pièce, puis le masque de Prométhée, avant de se couper.

- En tout cas c'est un plaisir, monsieur… monsieur ?

- Shishko Vorona. Membres des forces spéciales du SVR jusqu'en 2016. Sans emploi sur la période de 2017 à 2019. Je vend mes services comme Veilleuse de Nuit à Oust-Tsilma en république de Komi, mais aussi de réparatrice, bricoleuse, chasseuse, je peux aussi poser des fenêtres et tailler les haies ou couper les arbres.

Aura-t-elle lancé, après que le gars de Fleri-Merozhi ait terminé de parlé, dans le doute, vu la réputation de la prison, les doigts dans son dos se resserrent sur la poignée.

- Puis-je poser une question ?

Il n'avait donc pas encore réalisé ce qu'il se tramait; c'est bien ce qui lui semblait. Sans doute les paroles de la dernière arrivée permettront à Gaston de se rendre compte qu'il n'était plus à Fleury-Mérogis, et qu'il était sans doute loin de saisir l'entièreté de la situation. Enfin, son masque ne semblait pas l'avoir surpris plus que cela.

-Les "clients" ne manquent pas, en effet. Je suis Prométhée. Résident du Blue Moon.

Voilà pour ce qui était des présentations. A l'attention de Vorona, après avoir pris note de son profil singulier, il acquiesce ensuite pour lui permettre de poser sa question.

- Ah ouais c'est un nom... sympa.

Il se contente de boire son verre en regardant la dame posée sa question. Bien sûr une petite voix dans sa tête n'a pas oublié le nom de Shishko.

- Pourquoi le masque ? Pourquoi ce nom ?

Aura simplement répondu la corbelle, sans plus de cérémonie. Le dos toujours aussi droit, la poigne toujours aussi ferme.

Voilà une question audacieuse. Prométhée, imperturbable, y répond simplement, d'un ton égal.

-Je suis né avec ce nom, et ce "masque" est mon visage.

Il marque une pause avant de se lever de nouveau.

-Cela fait deux questions.

Il se déplace ensuite pour s'installer du côté de la porte.

-A mon tour de t'en poser une. Que comptes-tu faire de ta lame ?

Il boit en observant la scène, se contentant de froncer les sourcils d'une manière finement observatrice.

- Et je vous ais donné plusieurs réponses en avance.

Aura répondu la ruskov, alors qu'elle baisse et lève son regard sur Prométhée, pour l'étudier de bas en haut, ou de long en large.

- Je n'ai pas encore décidé. Vous ne m'inspirez ni la confiance, ni la méfiance.

Après une nouvelle pause et un regard vers Gaston, et les autres, les lèvres de la corbelle auront repris leur mouvement estimant qu'une sorte de jeu de question avait commencé.

- Quel parent nomme son fils Prométhée ?

En étudiant Prométhée du regard, elle ne peut à vrai dire pas discerner grand chose. Sa taille est ce qui saute aux yeux : elle dépasse de loin celle d'un humain normal, et Vorona n'a vraisemblablement jamais aperçu quiconque d'aussi grand. Quant à sa silhouette, elle est camouflée par une longue tunique noire; mais on peut tout de même discerner la largeur des épaules de Prométhée. Son masque, enfin, est d'un blanc osseux, et ne laisse transparaître aucune émotion. On n'aperçoit pas de visage derrière, et l'arrière de la tête du curieux personnage est recouvert par sa capuche. Lorsque Prométhée reprend la parole, sa voix, en plus de venir de lui, semble résonner directement à l'intérieur du crâne de Vorona.

-Je te déconseille d'essayer de l'utiliser en ces lieux. Nous sommes tes hôtes.

Après un regard pour Gaston, qui restait en retrait, il ne répond pas à la seconde question de Vorona, et ajoute.

-Vous êtes ici car vous êtes amenés à collaborer avec nous.

Gaston écarquille les yeux et termine son cocktail.

- Collaborer, collaborer… Ma famille était résistante vous savez.

Après cette explication préalable il se permet de rajouter quelques mots.

- Cela dit ça ne coûte rien d'écouter ce que vous voulez de nous… Après si on peut loger ici je serais intéressé par une chambre...

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