Bibliothèque du Blue Moon

- Pour le pendule, répond Neith, vous devez poser une question et en fonction de la direction qu'il prendra, vous aurez une réponse, soit positive, soit négative.

Maintenant qu'ils ont vu les trois supports différents, la jeune femme décide de revenir sur la théorie du jour : les ressentis.

- Je vais vous demander, s'il vous plaît, de bien vouloir revenir sur le canapé. Nous allons passer à la partie pratique. Mais avant cela, j'ai une question à vous poser : quand vous ressentez une angoisse, quelle partie de votre corps est sollicitée ?

Elle attend qu'ils reviennent s'installer avant de reprendre.

- Par exemple, quand j'ai une angoisse, c'est au niveau de mon plexus que je vais la ressentir. Est-ce que vous savez dans quelle zone vous ressentez de telles émotions ?

Le pendule est intéressant pour le coup et pourrait être efficace rapidement si on le maitrise bien. Il fini donc par se rassoir et écoute la femme attentivement avant de répondre rapidement

- Le cœur.

c'est comme si pour c'était ca et rien d'autre ou plutôt qu'il connait très bien le sentiment concerné.

- Je me sens comprimé, j'ai l'impression que mon coeur va lacher à tout moment.

Gaston s'assoit donc et se permet un temps de réflexion.

- Le haut du torse.

Répond-il alors en touchant ce dernier de sa main libre.

Neith hoche la tête. Ils savent déjà d'où partent leurs angoisses, c'est un très bon point et ça va leur faire gagner du temps.

- C'est normal que tu te sentes comprimé, Iah. L'angoisse est une émotion très forte et qui peut paralyser tout le corps. C'est plus fort que la peur encore. Mais n'oubliez pas ce que je vous ai dit : vous devez essayer de déterminer quand les émotions viennent de vous ou non. L'esprit a un pouvoir très fort sur le corps et on peut s'infliger soi-même des émotions négatives, alors essayez au maximum de vous en libérer. Et comme cela, vous saurez si cette émotion vient de vous ou d'un ressenti que vous avez capté.

Elle s'approche à présent des deux hommes.

- On va désormais passer à la pratique. Je vais te demander, Gaston, de joindre tes mains ensemble, et toi Iah, de poser tes mains sur les siennes. Chacun votre tour, vous allez exprimer une émotion à l'intérieur de votre être, et l'autre devra tenter de la reconnaître grâce à ses ressentis. Vos ressentis se trouvent au même endroit que lorsque vous ressentez une angoisse.

Elle marque une pause avant de donner un exemple concret.

- Par exemple, disons que Gaston exprime de la colère, Iah tu vas devoir tenter de l'identifier en te fiant à ce que tu ressens au niveau de ton cœur. Pareil pour toi Gaston, si Iah exprime de la joie, tu dois identifier cette émotion au niveau de ton torse. C'est ça, les ressentis. Est-ce que c'est assez clair ou faut-il que je réexplique ?

Elle ajoute également une dernière chose :

- Ça peut ne pas marcher du premier coup, c'est normal que ça prenne du temps. Vous êtes en début de formation, donc ne vous tracassez pas si vous n'y arrivez pas de suite. Le but premier de cet exercice est de vous montrer la différence entre vos émotions et les ressentis.

Elle regarde alors Gaston.

- Gaston je t'en prie, tu peux commencer à exprimer une émotion et Iah, tu vas devoir tenter de l'identifier.

Iah hoche la tête, tout était claire

- J'ai compris.

vus que Gaston commence, il déposera ses mains sur celles de l'homme en fermant les yeux pour ce concentrer sur l'émotions qu'il va tenter de lui transmettre

- Je suis prêt, c'est quand tu veux.

Gaston joint ses mains après avoir acquiescer à l'exercice, et laisse Iah les lui prendre.
Gaston fixe Iah et son visage et laisse des émotions de HAINE l'envahir.

Iah se concentre et sent son cœur se serrer puis dégager un profond sentiment de haine. C'est tellement fort qu'il a l'impression que ça se répand dans tout son corps, comme si lui-même était empli de cette haine. Un mot lui viendra également en tête sans qu'il ne comprenne réellement pourquoi : Algérie. Il semblerait que ce soit la raison de la haine de Gaston.

Gaston reste en position, semblant garder un visage impassible.

Iah fronce les sourcils, sentant clairement et sans aucun doute l'émotion que Gaston souhaite lui transmettre. C'est tellement qu'il en est presque atteint lui même. Il retire vivement ses mains en ouvrant les yeux

- Who... C'était de la haine ca... Et je saurais pas dire pourquoi, mais j'ai le sentiment d'en connaitre la raison. L'Algérie m'est venue en tête directement.

Non seulement Iah a réussi à percevoir la haine de Gaston, mais il en a également compris la cause ? C'est impressionnant pour un premier essai. Il a probablement des facilités dans cette Magie. Neith ne dit rien, mais elle n'en pense pas moins et se contente de regarder Gaston pour voir s'il souhaite répondre ou non à Iah.

Gaston regarde Iah, puis Neith, et se contente de hausser les épaules.

- Je suis prêt.

Iah fait de même, en savoir plus ne l'intéresse pas. De son coté, il essaiera de lui transmettre une émotions simple, la peur.

Apparemment, Gaston veut simplement continuer l'exercice et Iah ne s'en formalise pas. C'est donc au tour de ce dernier de transmettre une émotion aussi simple que primaire. Gaston se concentre alors, il donne son maximum, mais malheureusement, il ne parvient pas à identifier cette émotion. Il ne ressent absolument rien.

Iah retire doucement ses mains et observe la reaction de l'homme

- Iah ne ressent rien. Il n'est donc pas humain.

Dit-il à Neith avant de se tourner vers Iah avec un air menaçant, prêt à dégainer ses poings dans la mâchoire du monstre.

- Qu'es-tu donc abomination de la nature ?! Parle !

Ah. La réaction de Gaston est problématique. Neith intervient donc avant que les choses ne s'enveniment.

- Non, Gaston. Il a tenté de te faire ressentir de la peur, mais tu ne l'as pas captée. Réessayez l'exercice.

Elle se tourne vers Iah.

- Envoie une autre émotion que la peur, et cette fois-ci, ne rompt pas le contact. Cela peut couper la connexion comme vous êtes encore débutants.

Gaston hausse un sourcil avant de réitérer l'exercice, restant sur ses gardes, au cas où.

Iah hausse les sourcils a la réaction de Gaston, il est devenu fou ?

- Tu vas commencer par te calmer, j'y peux rien si tu galère...

il plisse les yeux, il avait déjà envie de partir pour le coup. Il se contente de hocher la tête et essaie de transmettre une autre émotions, le dégoût.

Gaston peut donc se concentrer à nouveau, enfin, il reste sur ses gardes tout de même. Cette fois-ci, il ressent bien une énergie, signe qu'il perçoit effectivement quelque chose. Malheureusement, il n'arrive pas à décrypter cette émotion encore une fois, sûrement entravé par sa méfiance envers Iah.

- Il ressent de la haine.

Gaston hoche la tête avec affirmation.

- Non... Du dégoût...

lance t'il simplement en essayant de nouveau de bien lui faire ressentir

Malgré la tentative d'Iah de faire ressentir un peu plus fort cette émotion, Gaston ne parvient toujours pas à la capter. Il sent bien que sa Magie tente de lui transmettre quelque chose, mais il n'identifie pas correctement l'émotion.

Neith s'adresse alors à l'homme :

- Est-ce que tu veux réessayer ? Ou tu préfères prendre une pause et retenter l'expérience une autre fois ?

La Magie de divination est une Magie assez épuisante et elle préfère éviter de trop fatiguer ses jeunes recrues.

- On y retourne.

Répond immédiatement Gaston en choppant fermement les douces mains du beau Iah.

Iah hausse les épaules et se concentre de nouveau, balançant la même émotions, le dégout.

Cette fois-ci, cela fonctionne parfaitement. Gaston peut sentir dans le haut de son torse un sentiment de dégoût l'envahir. Peut-être était-ce plus simple puisqu'il l'avait déjà légèrement ressentie juste avant ? Quoi qu'il en soit, Gaston réussit l'exercice.

- C'est de la colère... Non du dégoût. Ouais c'est ça, du dégoût.

Il lance un regard acerbe mi-défiant mi-aimant envers Iah.

- Bravo, tu as enfin réussi...

lance t'il avant de retirer ses mains, ne voulant plus toucher l'homme. Il finit par regarder Neith pour la suite.

Neith regarde Gaston, hochant la tête quand il parle de dégoût. Elle s'adresse ensuite à Iah.

- J'aurais préféré que tu ne lui transmettes pas la même émotion, mais bon. On va dire que ça passe pour aujourd'hui. Est-ce que tu veux réessayer une dernière fois, Gaston ?

Gaston hoche la tête et reprend, de force, les mains de Iah.

- Réessayons.

Insérer regard de fou fou.

si possible, Iah ne laissera pas attraper

- Je n'ai pas envie, dégage.

cet homme est définitivement fou, alors Iah essaiera juste de partir

Neith intervient alors pour éviter que la situation ne s'envenime.

- Si tu es d'accord Gaston, c'est moi qui vais te transmettre l'émotion. Inutile de forcer ton collègue, ça ne fait que bloquer encore plus les ressentis.

Elle se tourne alors vers Iah.

- Tu peux t'en aller si tu le souhaites. C'était le dernier exercice de cet entraînement. Je te remercie de ta participation, tu as très bien reconnu les ressentis, félicitations.

Bien que la blonde complimente le jeune homme, elle ne montre aucune émotion particulière sur son visage. Ni sourire, ni regard chaleureux.

Iah observe Neith quelque seconde, l'écoutant avant de hocher la tête

- Merci Neith, a plus tard.

Car il travail ici après tout, alors il va d'abord aller se reposer avant de reprendre le travail. Il ne regardera même pas Gaston et s'en ira.

Gaston fait un bras d'honneur à l'arabe et se tourne vers Neith en lui faisant un clin d'oeil.

- Pas de soucis que ce soit toi qui t'en occupe, je préfère les expertes aux canailles.

Il se met en position et est prêt.

Avant qu'Iah ne parte, Neith lui aura donné quelques missions à effectuer aujourd'hui, en plus de son travail habituel. Mais face au geste inapproprié de Gaston, la jeune femme se permet de le reprendre.

- Ne lui manque pas de respect ainsi. Je sais bien qu'il n'agit pas de façon courtoise, mais ce n'est pas une raison pour s'abaisser à son niveau. Il faut que vous gardiez des relations courtoises au possible, car vous serez amenés à travailler ensemble en mission. Et je te rappelle que cela signifie mettre ta vie dans ses mains et inversement. Alors il faut que vous ayez un esprit de cohésion.

Neith se rappellera en tout cas d'aller parler à Iah également un peu plus tard. Elle compte faire le même discours sur son attitude. Et elle parlera probablement de tout ça à Dante pour trouver une solution et resserrer les liens entre les membres.

Mais pour l'instant, il faut se concentrer sur l'entraînement. Elle entoure donc les mains de Gaston des siennes et lui transmet une émotion : la joie. A nouveau, Gaston a du mal à identifier cette émotion, il ressent quelque chose, mais n'arrive pas à poser le nom sur l'émotion.

- Il n'aura jamais ma vie entre ses mains.

Rétorque simplement Gaston avant de faire l'exercice.

- Je ne sais pas, on dirait quelque chose de bon. Comme s'il y avait une sorte de sourire...

Neith regarde Gaston, n'intervenant pas pour l'instant concernant sa première réflexion. Elle compte bien lui en parler, mais après cet entraînement.

- C'est un bon début. Concentre-toi sur ce sourire, sur ce que tu ressens, tu devrais pouvoir déterminer l'émotion que je te transmets.

Gaston décide de fermer les yeux et de se concentrer.

- C'est une forme de... de la... Joie ?

Neith hoche la tête.

- Exactement. Tu vois qu'avec un peu de concentration, tu peux y arriver. Tu n'as pas choisi la plus simple des Magies, mais l'entraînement te fera progresser.

Elle lâche les mains de Gaston.

- Je pense qu'on peut arrêter là pour aujourd'hui. Tu as beaucoup puisé dans ton énergie, tu vas bientôt en ressentir le contre-coup. Cependant... La jeune femme se relève. J'aimerais revenir sur cette histoire de missions et d'esprit d'équipe. C'est quelque chose d'extrêmement important, presque vital. L'entraide est une des bases pour la réussite des missions, c'est impossible de les réussir seul. On ne vous demande pas de devenir des amis, mais vous êtes collègues et vous mettez votre vie en danger. Il faut que l'autre sache que vous êtes là pour le soutenir, et inversement. Sinon, je ne donne pas cher de votre peau.

Très heureux il fera le V de la Victoire Victorieuse avec ses doigts.

Concernant la mise en garde, Gaston se préserve un temps de réflexion avant de répondre :

- Je peux faire confiance à d'autres personnes qu'à ce type, s'il ne veut pas bosser avec moi c'est tant pis pour lui.

Pourtant, personne ne bosse en coopération comme Gaston.

Neith reste silencieuse une minute avant de répondre :

- Tu n'es pas obligé de l'apprécier, mais il faudrait au moins faire le minimum en mission. Il y a des chances que vous fassiez partie de la même équipe, donc j'espère que tu feras en sorte que ça se passe bien. Tu es l'adulte, c'est à toi de montrer l'exemple par rapport à lui.

Gaston hoche la tête.

Un simple hochement de tête veut tout et rien dire en même temps. Ne sachant pas réellement comment interpréter tout cela, Neith prend le parti de penser qu'il a compris.

- Bien, je te remercie en tout cas pour ta participation à cet entraînement. Ne te décourage pas parce que tu as eu du mal à ressentir les émotions. Ça viendra avec le temps. Tu devrais aller te reposer un peu, maintenant.

La jeune commence à se tourner pour repartir à travers les rayons de la bibliothèque.

- Merci senseï.

Dira-t-il en ajoutant un signe cliché que chacun devinera avant de s'en aller.

Curieuse de voir à quoi pourrait ressemble la bibliothèque d'un bar magique, elle entrera mais va rester un moment sur le pas de la porte.

Comme frappée par le syndrome de Stendhal, Esmée relève les yeux et ne sais plus où donner de la tête. Le décor qui se dévoile autour d'elle est époustouflant par sa grandeur et sa beauté. La rouquine fera quelques pas, portant son sac devant elle. Son pas est lent, et pour l'heure elle ne se dirige pas vers un type de littérature en particulier. En fait, elle se balade juste, en se laissant émerveiller par l'endroit.

Quelque chose d'autre que la débauche d'ouvrage vient attirer l'attention d'Esmée. Cette fois, ce n'est pas sa vision qui entre en oeuvre mais bien son ouïe qui lui fait par d'un bruit plutôt incongru dans une bibliothèque. Un air de musique dont chaque note s'égrène majestueusement, aussi parfaite que du cristal. Quelqu'un joue du piano, et en joue plutôt bien.

C'est tout naturellement qu'elle se dirigera vers la source de la mélodie. Disons que ça ajoutait quelque chose au vagabondage, ça rendait la visite plus agréable. Surtout quand la musique est aussi bien interprétée. Il est à coup sûr question d'un pianiste de bon niveau. Ou au moins, de quelqu'un qui a bien appris ce morceau.

Elle ralentira à mesure qu'elle se rapproche du bruit, sans volonté de se cacher

Volonté de se cacher ou non, le pianiste en question ne semble pas se soucier d'elle. Peut-être est-il trop absorbé par le morceau pour prêter attention à ce qu'il se passe autour de lui ? Esmée peut reconnaitre le jeune homme blond au langage vulgaire, et qui pourtant à cet instant semble des plus sérieux. Ses doigts vont d'une touche à l'autre avec agilité et confiance, tirant de l'antiquité un son raffiné. La Lune a sa face cachée, et chacun en a également une semble t-il

La novelliste haussera légèrement un sourcil en apercevant le jeune homme qu'elle ne pensait pas trouver ici, il faut bien l'avouer. Même si elle ne l'avait entrevu qu'au bar, il avait simplement l'air d'être un plaisantin. Mais soit, il était donc aussi pianiste. Elle avancera dans sa direction, en le laissant finir son morceau avant de lui parler. Ce sera l'occasion aussi de profiter de la musique.

Une dernière note, et le morceau se termine enfin. Toutes choses ont une fin, surtout les meilleures... C'est seulement à cet instant que le garçon prend conscience de la présence de la novelliste, vers qui il se tourne.

"Yo, Milady. Qu'est-ce qui amènes votre seigneurie en ces lieux ?" Demande t-il sur un ton taquin

- Je m'intéresse à la vie du bas peuple

Le ton est sérieux, mais si l'on est friand d'humour pince-sans rire, on reconnaîtra le comique de la remarque. Elle poursuit ensuite, avec entrain.

- La bibliothèque a vraiment un charme fou, c'est la première fois que je la vois. Mais j'avoue que je ne m'attendais pas à vous trouver ici, surtout en train de jouer du piano. Ça fait longtemps que vous en faites ?

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