Bibliothèque du Blue Moon

"Et bien rassurez-vous, j'ai du pain et n'aurait donc point besoin de manger de la brioche" Fait-il avec un charmant sourire

Il hoche la tête.

"Ouaip, cet endroit ne ressemble à aucune autre bibliothèque que j'ai pu voir par le passé. Par contre on va arrêter de se vouvoyer avant de commencer à prendre de l'arthrite."

Sans transition, il répond ensuite à la question de l'élégante.

"Hé oui, surprise ! Je sais lire et je sais jouer du piano en prime. Depuis tout petit d'ailleurs"

- C'est assez impressionnant, ça me fait penser aux décors assez surréalistes de certains romans de fantasy, qui exagèrent les proportions des architectures. Dommage que nos téléphones soient inutilisables ici.

Impossible de prendre des photos, et elle n'est pas assez bonne dessinatrice.

- Comme tu veux.

En soi, elle comprend que ça puisse déranger. Mais par habitude et par politesse, c'est un automatisme de vouvoyer. De là à dire que ça fait trop vieux...

- Tu m'as l'air d'avoir un bon niveau, en prime. C'est un loisir ou tu aimerais en faire un métier ?

"Pour un peu je m'attendrais presque à voir le Prince Caspian ou la sorcière de Blanche Neige et les Sept Nains se balader entre les étagères."

Tristan a dix-huit ans. À ses yeux, beaucoup de choses sont des trucs de "vieux con"

"J'étudiais au Conservatoire de Lyon"

Ce qui répond à sa question, de façon détournée.

- Oh

C'est une ville qu'elle apprécie particulièrement. Et elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit Français. Peut-être parce qu'elle garde en tête que, pour elle, le Blue Moon est à Atlanta. C'est seulement dans un second temps qu'elle se rappellera les facultés magiques du bar et la possibilité d'échanger en langue étrangère sans effort de traduction.

- "Étudiais", donc. Cursus plutôt professionnel si je ne dis pas de bêtises. Tu es de là-bas, à l'origine ? Dans tous les cas bravo à toi, ce n'est pas rien. J'ai entendu dire qu'il avait bonne réputation.

Elle jettera un oeil attentif au piano, par la même occasion.

"Oui, je suis de là bas, enfin à moitié. Et... étudiais au passé en effet."

Le jeune homme ne rajoute rien à ce sujet, laissant de potentielles questions en suspens.

"Je n'ai pas tant de mérite que ça, j'ai baigné dans la musique depuis que je suis tout gosse."

- Mais encore ?

Elle ne cherchera pas à en savoir plus.

- Ça aide, c'est indéniable. Mais ça ne veut pas pour autant dire que tout est acquis. Le talent seul ne sert à rien sans travail, je pense que tu es d'accord avec ça. Entre le piano d'ici et celui du bar, tu dois y trouver ton compte au final.

Esmée n'a pas demandé à Don s'il y avait dans ce bar autre chose que des pianos et une harpe.

"Si tu me demandes pourquoi "à moitié", tout simplement parce que ma mère n'est pas Française. Si tu me demandes pourquoi j'ai dit "étudiais" au passé, ça me regarde. Je ne compte pas tout raconter sur moi à chaque personne qui passe"

Il hoche la tête.

"J'y trouve mon compte oui. En plus ils sont anciens. Le son n'est pas tout à fait pareil et certains morceaux passent mieux sur ce genre d'instruments. Et en effet, un talent se cultive. Je crois que j'ai du passer plus de temps à jouer qu'à dormir"

- Ça me va.

Logique, en soi. La dame sourit, puis souffle du nez.

- Oh, à ce point. Et tu te retrouves du jour au lendemain ici, dans un bar itinérant, alors qu'on te parle de magie et de secrets. Tu as pu visiter un peu toutes les pièces ?

Même si ça lui allait pas de toute façon...

"Après les pianos c'est du bonus mais c'est autre chose qui me fait rester. Déjà c'est la découverte de tout un autre monde... et surtout l'apprentissage de la magie."

Il secoue la tête.

"Tout ce qui est salle de bains et sanitaires, ma chambre et ici. Je ne suis pas allé ailleurs. Ah si ! La forge, pour aller chercher mon arme"

- Ah oui, l'apprentissage de la magie ? Je n'ai pas vraiment pris le temps de me renseigner dessus. Tu sais déjà laquelle choisir ? Je te rejoins complètement pour l'aspect découverte. Même si j'avoue ne vraiment pas savoir à quoi m'attendre.

Elle acquiesce ensuite.

- C'est déjà un départ. J'avais oublié qu'il y avait une forge ici, il faudrait que j'aille voir aussi. Si c'est aussi impressionnant qu'ici.

"Si on savait toujours à quoi s'attendre, la vie serait plus ennuyante. Mais probablement moins dangereuse. Et oui, je compte prendre la magie curative"

"La forge est... peut-être plus impressionnante encore. Mais je n'en dis pas plus"

- C'est vrai. Après à en croire Dante, la plupart des gens qui ont été sélectionnés sont ici par soif de découverte ou par ras le bol de la routine. Donc l'un dans l'autre ça devrait aller. Je prend note pour la forge, pas de spoil alors.

Le Bar ne contenant à priori pas énormément de salles, il faudra qu'elle aille voir tout ça à l'occasion.

- Tu as déjà pu discuter à certaines personnes arrivées en même temps que nous, d'ailleurs ?

"Ou autre raison je suppose"

Parce que pour sa part, il s'agit d'une raison tout à fait différente.

"J'en connaissais déjà deux, et j'ai pu discuter avec quelques unes oui. Toi ?"

Dont une qu'il oublierait bien. Sale arabe va.

- Seulement une jeune, et toi du coup. D'ailleurs j'ai l'impression qu'il y a pas mal de jeunes, j'ai l'impression, hormis les tenanciers et peut-être une autre personne.

Pas des gens vers lesquels elle se dirigerait naturellement, dans tous les cas

- En espérant que nous soyons suffisamment encadrés.

"Oui y a beaucoup de jeunots. Tant mieux, je me sens un peu plus à son aise. Il parait que nous serons bien encadrés. J'espère. De toute façon mon rôle à moi sera de rafistoler les blessés, j'compte pas trop m'orienter vers le combat"

Un petit sourire accompagne ses propos.

- Contrairement à moi, hélas

C'est que la trentaine approche à grand pas.

- C'est vrai qu'à priori tu ne devrais pas avoir trop de soucis. Je ne comptes pas non plus me diriger vers le combat. Ça se voit. Mais je réfléchirai plus tard à celle qui me semble la plus adaptée. Autrement, je pense qu'il va être possible d'utiliser le Blue Moon pour atterrir où on veut dans le monde ce qui n'est certainement pas pour déplaire.

"Désolé pour toi que le Blue Moon ne soit pas un EHPAD"

"Dans ce cas tu devrais ne pas trop tarder à choisir. Sinon tu sera inutile" Dit-il en toute franchise

"Je vois... tu veux utiliser le Blue Moon pour voyager à l'oeil. Malinx le lynx"

Pou pi pou, un garçon arrive dans la bibliothèque un peu rapidement, avant de s'infiltrer dans un rayon, et chercher des bouquins.

Elle ne répondra pas à sa blague

- Je verrai. Et si je suis inutile au final, ça n'est pas forcément mon problème tant que je peux en savoir plus et prendre des notes. Mais je me renseignerai, histoire d'aider, histoire de ne pas handicaper mes coéquipiers, oui.

La dame acquiesce ensuite.

- Entre autre. Mais c'est plus pratique que de prendre le train ou l'avion.

"Je doute que Dante veuille te payer à rien foutre."

Il sourit.

"Je comprends tout à fait ouais. Je compte en profiter moi aussi... Hé !"

Le garçon se redresse, un grand sourire aux lèvres.

"Janou !"

Tristan s'extirpe du banc et va sauter sur le dos du grand Polonais. Difficile de reconnaitre le pianiste talentueux en voyant un tel comportement.

"Blblblblblb !"

- Un rôle d'observateur ou de support pour ceux qui se battent de front peut aussi aider et être utile

Il faut occuper tous les postes. Quand Tristan se lève d'un coup, elle le regarde un peu interrogée, puis remarque ensuite l'autre garçon vers qui il se dirige. C'était...Peu commun. Mais assez amusant en même temps.

Le garçon panique un peu et repose maladroitement un livre, le laissant tomber au sol.

"-Eh.. Mec, haha, comment ça va ! HAHAHA!..."

"Pour être support faut aider les gens !" Lance t-il à Esmée

Sinon elle serait l'équivalent d'une Soraka sans mana. Non mais.

"Tout va bien ? T'as l'air bizarre" Note t-il à l'attention de Jan

Il lance un coup d'oeil sur le livre, curieux

Peu importe. Esmée se dirigera vers la sortie pour ne pas plus déranger puis elle saluera les deux amis dans un sourire poli. Si elle n'est pas retenue, elle se dirigera vers la sortie

- Bonne soirée à vous

Jan lance un signe de tête neutre à Esmée, qui s'en va, mais surtout Tristan voit un livre de jardinage.

"-Euh.. c'est pas ce que tu crois c'est.. pour un pote."

"Bonne soirée, Milady !"

Plutôt ironique qu'elle n'ait pas saisi la référence hé hé.

"Du jardinage ? Et alors ? Je suis censé me moquer de toi ? C'pas ma came mais ça va y a rien de honteux"

"-C'est pas pour moi j'ai dis !"

Insiste-t-il, l'air boudeur.

"J'ai pas dit que c'était le cas. Mais tu diras à ton pote que y a pas de honte à avoir !"

Il retient un rire, toujours perché sur le dos du grand brun

"Au fait, tu voulais pas qu'on parle de ton histoire dans un endroit au calme ? Ou bien tu préfères garder ça pour toi ?"

"-Ouais, ouais j'lui dirais ptet."

Puis il hausse les épaules,

"-La bibliothèque est vide de toute manière."

"T'en sais rien y a ptetre un lutin des livres qui nous espionne !" Plaisante t-il

"Je t'écoute" Ajoute t-il ensuite

"-Peut-être, mais je devrais le fumer dans ce cas."

Puis il hausse de nouveau les épaules, avant de laisser Tristan descendre de son dos, et s'adosser contre une bibliothèque.

"-Mon oncle gère une mafia polonaise, et quand j'ai perdu ma mère, touchée par une histoire de cette foutue mafia, j'ai été pris sous l'aile de mon oncle, donc j'ai grandis dans ce milieu sans vraiment avoir le choix, et sans vraiment de raison de vivre, je me contentais de faire ce qu'on me demandait, je suis juste devenu une sorte d'arme au final, j'ai été conditionné à être comme ça, même si c'est pas la personne que j'étais de base. Maintenant je cherche toujours une raison de vivre, et voilà que le bar est apparu, alors j'me suis dis pourquoi pas."

Le garçon descend bon gré mal gré. Il aime bien se tenir sur le dos de Jan, ne serait-ce que pour l'enquiquiner.

"Je vois..."

Le garçon est tout à fait sérieux pour une fois, et il pose une main compatissante sur le bras du brun.

"Désolé pour ta mère... Mais du coup tu es en fuite ?"

"-T'inquiètes."

Il soupire.

"-Ouaip. En fait le bar est apparu quand je partais en renfort pour une transaction."

"Ca veut dire que t'es en danger ? Ou que t'as besoin d'aide ?" Questionne t-il, le visage concerné

Tristan n'est pas qu'un petit rigolo, étonnamment. Il a aussi l'air d'être quelqu'un sur qui on peut compter. Parfois.

"-Nan tranquille, j'pense pouvoir gérer, puis ici je devrais être tranquille, j'ai aucune raison de quitter les lieux si ce n'est pour les missions."

"J'avoue qu'ici personne ne devrait pouvoir t'atteindre. Et tu peux aller n'importe. Du coup t'es tranquille" Fait-il avec soulagement.

Toutefois, il fronce les sourcils.

"Mais... mais du coup t'as pas d'affaires, si ? Ou de quoi meubler ta chambre ?"

"-J'ai un lit, mais ça me suffit largement, j'ai pas besoin de plus."

"Ah ouais ? Et tu va mettre les mêmes fringues tout les jours ? Le même caleçon ?"

Berk...

"-J'm'habille pas."

Rit-il.

"Ah cool, hâte de te voir à poil" Réplique t-il sans aucune gêne

"Mais sérieusement... T'as besoin d'un coup de main ? Je viens d'une famille qui a des thunes alors je peux te dépanner. Ca ne me dérange pas, vraiment"

"-T'inquiètes, je vais m'en sortir."

Il est loin d'être du genre à demander de l'aide, bien au contraire.

Il croise les bras, le front plissé.

"T'as cru que je te laissais le choix ?"

"-Je refuse."

Répond le brun, visiblement catégorique.

Tristan donne un petit coup de poing dans le bras de Jan.

"T'es mon pote. Je te laisse pas dans la panade"

Il a déjà été un mauvais ami une fois, il préfère éviter de réitérer l'exploit

"Tu me remboursera plus tard si tu veux, quand tu aura fais quelques missions. Mais en attendant tu va pas passer un mois avec les mêmes fringues, tout de même !"

"-Ouais bah juste quelques fringues alors."

"Je peux pas te filer les miennes de toute façon t'es trop grand et trop baraqué. Alors je te file un peu de thunes et tu va en acheter quelques unes. Ou alors on va faire les boutiques à deux, comme tu préfères"

Le garçon hausse les épaules.

"-C'est ton argent, donc décide."

"Bah c'est toi qui voit. Ca peut-être amusant d'aller se balader où on veut. Tu te rends compte ? Le monde est à nous !" Lance t-il avec enthousiasme

"-Bah ouais, c'est cool en vrai. Enfin je crois."

Tout sourire, Tristan s'étire légèrement.

"Bon. Où qu'on va du coup ?"

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